Née en 2010 et active depuis à peine moins longtemps, la jeune pousse (française) a conquis 150 000 familles avec son modèle original qui lui a permis, à ce jour, de convertir 4 millions d'euros de réductions consenties par ses e-marchands partenaires en économies versées sur les livrets de leur progéniture. Il lui restait cependant à trouver comment transposer le concept dans le commerce « en dur », en maintenant la même facilité de mise en œuvre (sur le web, par exemple, un bouton intégré au navigateur rend l'utilisation presque intégralement transparente).
La mission est parfaitement accomplie, puisqu'il suffit aux parents (qui l'acceptent) d'établir une connexion à leur compte bancaire pour bénéficier automatiquement du service, sans aucune intervention manuelle. En arrière-plan, Capital Koala procède à une analyse régulière des transactions enregistrées afin de détecter les achats effectués auprès des marques participantes (une douzaine pour le lancement, dont, notamment, Franprix, 5 à Sec et Jacadi) et leur appliquer le mécanisme de « cash-back ».
La clé de l'initiative est, naturellement, l'ouverture des données bancaires qu'autorise, depuis 2018, la deuxième directive européenne des services de paiement (DSP2), pour laquelle Capital Koala recourt aux services du spécialiste hexagonal Budget Insight. La société vient de la sorte empiéter sur les plates-bandes des institutions financières qui commencent timidement (et lentement) à envisager d'intégrer des solutions génériques d'offres contextuelles dans les relevés d'opérations (telles que celle de Paylead) afin de fidéliser leurs clients et, éventuellement, créer de nouvelles sources de revenus.
A contrario, le cas de Capital Koala représente pour tous les acteurs un excellent exemple concret des opportunités ouvertes par un accès libre aux données (sous le contrôle de leur propriétaire réel). En l'occurrence, l'approche adoptée est quasiment triviale, d'un point de vue technique, mais elle rend possible une application quasiment inimaginable autrement, en tout cas avec ce niveau de simplicité. Les banques qui continuent à se plaindre de la réglementation seraient inspirées d'explorer les innombrables innovations qu'elles pourraient offrir à leurs clients grâce à la mine d'or qu'elles hébergent.