Écologie et développement durable
Première revendication de la clientèle que les opérateurs doivent pouvoir prendre en compte : l'accès à des funérailles respectant l'environnement. Dans ce domaine, les USA sont force de proposition qui explorent de nouvelles manières de traiter la dépouille entre aquamation, promession, réduction par des champignons ... En France, ces procédés ne sont pas encore autorisés, loin s'en faut puisqu'on a le choix entre l' inhumation et la exclusivement.
Les exigences écologiques portent donc sur d'autres points : les liquides de conservation toxiques, les cercueils en bois teints et vernis qui répandent des particules dans la terre, l'usage de pesticides pour entretenir les cimetières, les monuments qui vampirisent les carrières de minéraux ...
La liste est longue de gestes peu écologiques qu'il faut désormais évacuer et remplacer par des alternatives durables. Le grand gagnant de cette révolution est bien évidemment de plus en plus utilisé dans les crémations, biodégradable, moins onéreux, adaptable ... et homologué par les autorités. Le choix de la toilette funéraire évite le recours à des liquides de conservation particulièrement corrosifs et polluants, le choix d'une dernière demeure proche du domicile réduit l'empreinte carbone liée au transport automobile ... On renonce aussi de plus en plus aux fleurs pour préférer le don aux associations, et on se tourne vers des sépultures faites de plantes ou des stèles de parchemin.
Personnalisation des obsèques
C'est également une tendance de plus en plus affirmée : les obsèques doivent être à l'image de celle ou de celui qui vient de disparaître. Si à l'étranger, on n'hésite pas à scénariser le corps , à favoriser les selfies funèbres et la solution du driving pour exposer la dépouille devant les proches, en France on demeure pour l'instant plus classique. Les cérémonies religieuses ultra codifiées font petit à petit place à une volonté d'adapter les rituels à l'identité du défunt qui a du reste pu édicter ses désirs en la matière (dans un testament, dans les clauses de son contrat d'assurances obsèques etc.). Cela englobe ce que nous venons de voir précédemment : le choix de la musique et des textes (ce n'est plus une nouveauté), le refus des fleurs, l'usage de couleurs criardes, de stèles personnalisées, le recours à des dons pour des associations ...
On se tourne plus volontiers vers des cercueils personnalisables, dont on peut choisir les motifs : les modèles en carton permettent une liberté d'ornementation assez incroyable, de même celles recouverts d' où l'on peut inscrire des hommages, des mots d'adieu... La cérémonie civile, les funérailles républicaines offrent une alternative aux versions sacrées, et les mairies en proposent de plus en plus ; on constate par ailleurs des pratiques spectaculaires, par exemple un motard enterré avec sa moto fétiche . Le site de l'ultime demeure tend aussi à varier : il est désormais possible de faire répandre ses cendres dans l'espace , quant à l' enterrement à domicile , il a le vent en poupe, même s'il demeure administrativement exigeant et complexe.
Des services numérisés
Là aussi, c'est la grande métamorphose. Les possibilités offertes par les nouvelles technologies sont immenses, elles permettent de repenser la gestion des cimetières (intendance des concessions , référencement des tombes par des , ...) comme elles ouvrent le champ des possibles pour les particuliers, avec bien des avantages. Il est désormais possible d'acquérir des packs complets pour régler l'administratif, d'enregistrer ses ultimes volontés sur des sites spécialisés qui fournissent par ailleurs un conseil en matière juridique. On peut également orchestrer une campagne de crowdfunding pour financer les obsèques.
La cérémonie peut être diffusée par ordinateur via des webcams et un espace dédié, ce qui permet aux membres de la famille et aux amis géographiquement éloignés d'y assister et de les commenter en direct. Les sites d'hommage où on laisse un souvenir, une photo, ses condoléances, se multiplient, l'enregistrement de vidéos destinées à la famille et diffusées après le décès se banalise, de même que les faire-part numérisés.
Les institutions s'y mettent également : on peut désormais retrouver un testament, un contrat obsèques en passant par la toile . Autant d'options qui facilitent l'action des familles en deuil et font gagner un temps précieux tout en évacuant le stress lié à des démarches pesantes.
Une tarification raisonnable
A l'heure où les coûts explosent (4000 euros en moyenne pour des obsèques de base), une partie du public, encouragée par les enquêtes officielles comme celle menée récemment par la Cour des Comptes , exige des prix plus raisonnables. Le low cost a le vent en poupe, qui propose des tombes et des ornements à moindre prix (ce qui n'est pas toujours compatible avec des exigences écologiques, surtout quand on a recours à des modèles fabriqués en Chine). Certaines entreprises diffusent ainsi des tombes adaptables en ligne, qu'on peut ajuster selon un catalogue varié et qui donne accès à des modèles généralement abordables.
L'accès aux stèles de seconde main est également envisageable, les municipalités n'hésitant plus à remettre sur le marché les dalles de concessions arrivées à terme et qui sont encore intactes, ainsi que les ornementations. Les coopératives qui proposent des prix convenables se développent, en jouant la carte de l'écologique. L'explosion des entreprises pure player est aussi un facteur d'économie : ainsi, certains site en ligne facilitent l' entretien des tombes sur le long terme pour un prix moindre.
Le respect des règles
On le voit, le secteur a identifié les attentes de la clientèle et compte bien y répondre en s'adaptant, en intégrant dans l'organisation traditionnelle des obsèques de nouveaux acteurs, de nouvelles pratiques (les salons professionnels reflètent parfaitement cette mutation en mettant en avant ces services innovants). L'important est de respecter la loi, qui est très pointilleuse en ce domaine, dixit le Code pénal et le Code général des Collectivités territoriales, maintes fois cités dans nos articles.
Ainsi, il est hors de question d'aller placer ses cendres dans un bijou ou un disque, d'être incinéré avec un animal, ce qui irait à l'encontre du respect dû aux restes du défunt. Les cercueils doivent répondre à des normes de sécurité, pour éviter de polluer les sols ou d'émettre des toxiques lors d'une crémation. Être enterré sur sa propriété privée est envisageable au terme d'une série d'autorisations préfectorales et si la tombe est distancée des cours d'eau et construite en respectant les directives légales. De même on ne peut pas inscrire n'importe quoi sur une stèle et tout message doit être validé par le maire, un intervenant essentiel dans l'orchestration des obsèques.
Les professionnels connaissent parfaitement ce cadrage, s'informent aussi bien des innovations en cours que de l'évolution des lois ; les syndicats comme les réseaux d'entreprises les y aident en diffusant ces informations. Ils sauront donc répondre aux attentes de leurs interlocuteurs, en expliquant si ce qui est demandé est faisable et éventuellement en proposant des alternatives. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à consulter plusieurs entreprises, comparer les offres, les tarifs, se tourner vers les services funéraires publics, moins onéreux. Il est aussi vivement conseillé de préparer ses funérailles bien en amont, de se renseigner pour orchestrer au mieux cet ultime voyage.