Véronique Diarra : Non, je ne me tairai plus

Par Gangoueus @lareus
J’ai échangé il y a quelques mois avec Véronique Diarra dans une brasserie pas très loin de mon lieu de travail, à Levallois-Perret. Je n’aime pas faire courir ces dames. Mais actuellement, je cours après le temps. Papotages. On a pris le temps de discuter avec cette dame qui m'avait  contacter sur les réseaux sociaux et par le biais de Sud Plateau TV. Elle souhaitait me proposer la lecture d’un de ses romans. En partageant avec elle, je découvre qu’elle est la fille d’un grand intellectuel et homme d’état congolais…
Bref, trêve de papotages. Non, je ne me tairai plus est son second roman. C’est un texte très accessible qui peut se lire très rapidement. Il a pour thème principal les pratiques d’harcèlement moral et physique dans les établissements du secondaire. Le personnage principal est une jeune fille basanée habitant une banlieue populeuse. Elle fait ses études dans un collège privé. Elle est pris en grappe par Zoe Leporce et sa petite bande qui sème la terreur tant avec certains élèves qu’à l’endroit de certains professeurs fragiles. 
La narratrice est noire et sa persécutrice est blanche. Dans un contexte de racisme classique et du développement de discours autour du racisme anti-blanc, ce livre écrit pour les jeunes jouent sur les deux fronts. D'ailleurs, le nom de Zoé n'est pas neutre pour le lecteur que je suis. Il renvoie à de multiples interprétations. 
Face au harcèlement, la narratrice se tait avant de faire part de la situation à son frère aîné qui engage des représailles. La méthode musclée. Dans le fond, l'intérêt de ce livre porte essentiellement sur la réaction au harcèlement dont fait l'objet. Le frère aîné et sa bande, la mère qui élève seule sa tribu, et plus tard l'administration scolaire. Je ne sais pas si Véronique Diarra s'en est rendue compte en écrivant, mais la défense résolue de la mère face à ces agressions répétées nécessitent une connaissance du système et un certain bagage pour défendre sa fille. On peut regretter une chose dans ce texte, le manque de distance de l'auteure par rapport au sujet. Ce qui donne un traitement manichéen sans trop de subtilités. Mais l'intention de l'auteure est avant tout de porter le sujet dans le milieu des jeunes pour que ces pratiques cessent.
Véronique Diarra, Non, je ne me tairai plusEditions Wa-Wa, première parution en 2018