Complexité ? C'est avant tout la contradiction. Par exemple, sans désordre, il n'y a pas d'ordre. Cela s'applique en premier à la science. "La vertu de la science qui l'empêche de sombrer dans le délire, c'est que sans arrêt des données nouvelles arrivent et l'amènent à modifier sa vision et ses idées." Ce sont les contradictions qui font avancer la pensée. De même, un être vivant c'est "des constituants de faible fiabilité", "régénérés en permanence", l'opposé d'une machine. Quant à l'entreprise, elle a besoin "de liberté et de désordre", pour assurer "adaptabilité et créativité". La complexité, incompréhensible, non maîtrisable, non définissable, en elle-même est une condition nécessaire pour prospérer dans un environnement complexe. Autrement dit, à vouloir contrôler, comprendre, on tue !
Malheureusement, la science de la complexité s'arrête là. Certes "trois principes peuvent nous aider à penser la complexité" : "dialogisme", la "régression organisationnelle", et "le principe hologrammatique". Elle parle aussi de "l'auto organisation". C'est totalement incompréhensible par la "pensée simplifiante". Mais que peut-on en faire ? Pour Edgar Morin, on assiste à l'émergence d'un nouveau "paradigme". C'est à la société de combiner ses forces pour le mettre au point.
Malheureusement, elle ne l'a pas fait. Nous vivons à une heure de "pensée simplifiante" triomphante. On croit même que l'ordinateur va mieux penser que l'homme. Ne serait-ce pas là la vraie cause du manque de durabilité de notre développement ? Folie passagère ?