Dans ce recueil, Et l'ombre devient soleil, Danielle Risse repeint en vers les saisons, éternel recommencement qui rythme la vie et la mort, les joies et les peines:
La terre reste promesse de vie
Un jour de plus jusqu'à l'ultime saison
Et l'ombre devient soleil
Sur sa palette poétique, la poétesse puise des mots qui changent de couleurs au cours des saisons: lumière, ciel, terre, temps et, bien sûr, ombre et soleil.
A ces mots s'en ajoutent d'autres qui éveillent les sens: odeur (qui se décline en fragrance, en senteurs ou parfum), beauté, silence, vent, pluie.
L'immense solitude du poète (c'est peut-être elle la source de son inspiration) se conjugue en promeneur solitaire ou en âme esseulée
C'est sans doute cette solitude attentive qui lui permet d'entendre un jet de lumière murmurer l'espérance, de sentir une odeur ouvrir le chemin de l'Éternité.
A chaque saison donc ses odeurs et ses bruits, ses lumières et ses teintes, ses souvenirs et ses rêveries. Et ce cycle toujours recommencé a les traits de l'Infini.
Chaque saison marque corps et âme de son empreinte:
- Le printemps:
Sur fond de bleu
La vie foisonnante renaît
Elle m'accompagne
A travers la fraîcheur matinale
Effaçant l'ombre noire de l'hiver
- L'été:
En flânant dans les prés
L'air a une odeur sucrée
Le temps me traverse
Imperceptible
Dans les multitudes de l'été
- L'automne:
Un ciel en demi-teinte
Mêlé de brume et d'ombre
Traverse mon corps
Je sens le froid
Et pourtant
L'évidence de la vie
Reste infiniment présente
- L'hiver:
Ciel bas
Lumière opaque
Le vent a emporté mes rêves
Dans la verticalité du temps
Ce n'est au fond qu'une saison. Car le renouveau du printemps s'annonce déjà:
Malgré la brume
Une douceur incertaine
Affleure peu à peu la campagne
C'est elle qui nous offre
Légère et insaisissable
Ce chant d'espérance
Francis Richard
Et l'ombre devient soleil, Danielle Risse, 76 pages, L'Aire
Livre précédent: