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Arthur Guérin-Boëri, un apnéiste pas comme les autres

Publié le 28 février 2019 par Etvsport @etvsport
Arthur Guérin-Boëri, un apnéiste pas comme les autres

Credit Alex Voyer

Quel est ton rapport à l'apnée en profondeur, pour le moment plus populaire ?

Pour moi l'apnée verticale en mer, c'est vraiment une dimension plaisir uniquement ! Il n'y a pas cette difficulté de performances hyper poussés qu'il peut y avoir en piscine pour moi. Mais tous les apnéistes de haut niveau en piscine te diront la même chose, la pratique en mer, c'est les vacances. L'apnée en piscine, c'est tellement dur que, tout à côté, paraît cool. C'est une différence fondamentale entre la pratique en mer et celle en piscine et les apnéistes mer le savent très bien aussi d'ailleurs.

La différence fondamentale entre la mer et la piscine, c'est la gestion mentale de l'effort. En piscine, la gestion mentale de l'effort va être très orientée vers " dépasser un réflexe de survie primaire qui est l'envie de se ventiler, de respirer ". En mer, la difficulté mentale principale va être de gérer la prise de risque par rapport à là où on va, c'est-à-dire avoir une énorme masse d'eau au-dessus de sa tête. En gros, en piscine on n'a pas cette prise de risque car on est très près de la surface et en mer, a contrario, on a pas tellement envie de respirer que ça.

Après il y a plein d'autres différences. En piscine, il y a des aspects techniques très importants, en mer, il y a un aspect d'adaptation à la profondeur très important, de compensation des oreilles par exemple. En mer, les temps d'apnée sont beaucoup plus courts qu'en piscine même pour ceux qui font les plus grosses performances. Ceux-ci dépassent rarement les 3 minutes 40/4 minutes max pour les records du monde. En piscine, je peux nager jusqu'à 4 minutes 50. En plus, en mer, il y a tout une phase de glisse, inactive, où au bout de 20 mètres, on n'a plus besoin de palmer, on se laisse couler. Du coup, on dépense très peu d'oxygène. Et en plus de cela, la pression de l'eau environnante joue sur la pression partielle du gaz dans le sang et notamment de l'oxygène. Forcément, l'oxygène est beaucoup plus diffus au niveau sanguin et on n'a pas envie de respirer au fond. Tu as envie de respirer dans les 30 derniers mètres lorsque tu remontes à la surface. Alors qu'en piscine, je peux avoir envie de respirer au bout de 50 mètres alors qu'il me reste 250 mètres à faire.

Tu as évoqué le film le Grand Bleu, plus fan de Jacques Mayol ou d'Enzo Maiorca ?

Les deux me plaisent énormément ! Ce sont deux personnages qui sont campés par deux acteurs que j'aime beaucoup et qui ont été mis en scène par un réalisateur que j'admire énormément jusqu'au 5ème Elément. Pour moi, c'était encore du grand Besson, du grand Reno et il y avait une magie que je ne retrouve plus dans les films de Besson aujourd'hui. Je n'arriverais pas à choisir un personnage plus que l'autre, les deux me correspondent.

Qui dit eau dit océan et donc environnement. As-tu un engagement particulier dans cet univers ?

Moi je suis engagé auprès de " Longitude180 " qui est une association de protection des océans qui est assez active. Après je vis à Paris donc j'ai pas trop l'occasion de militer sur le terrain pour vraiment lutter pour la protection des océans, je ne demande que cela. D'ailleurs, c'est un peu la dynamique de cette série documentaire que l'on est en train d'essayer de mettre en place. Mais aller sur le terrain, je ne demande que cela, découvrir, constater le désastre écologique. Après personnellement, je trouve vraiment que c'est une question d'éducation. Cela va de soit qu'il ne faut pas balancer des plastiques dans la mer. Pour moi, les gens qui font cela sont soit des abrutis, soit des personnes pas éduquées. Être éco-responsable, cela va de soi pour moi. De ne pas dégrader la nature, c'est quelque chose de tellement évident que je n'arrive pas à comprendre qu'il y ait des gens qui, délibérément, jettent un sac plastique dans l'océan...C'est tout simplement inconcevable !

A l'heure actuelle, l'emprise de l'homme sur l'océan est tout bonnement scandaleuse !


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