Enlèvement d'Isaac Setti : début d'une nouvelle délinquance ?
Publié le 13 juillet 2008 par Zoerose
Les enlèvements de chefs d'entreprise sont fréquents au Brésil, au Mexique ... mais pas en France ! Jusqu'à présent nos crapuleux, mafieux et autres gangsters se cantonnaient aux braquages, home et car jacking et pour les encore plus minables, il y avait le vol à l'arraché, les agressions de "vieilles" ...
Mais la crise, visiblement, touche tout le monde ! Les temps deviennent de plus en plus difficiles ; ainsi il faut être novateur, élargir ses horizons pour tenter de vivre mieux.
C'est ce que le Milieu a décidé de faire, semble-t-il, car ça y est : le cap a été franchi en enlevant, à la mode mexicaine ou brésilienne, un chef d'entreprise dans le seul but d'obtenir une rançon ...
Monsieur Isaac Setti a été enlevé le 4 juillet au matin alors qu'il allait rentrer dans les locaux de son entreprise. La rançon demandée : 350 000 euros.
Un jeu de piste impliquant 80 policiers, avec l'aide du frère de la victime, Azar Setti, se met en place. Pendant dix jours, Azar Setti a parlé avec les ravisseurs, parvenant à leur cacher que la police était au courant et que des négociateurs se relayaient à ses côtés pour obtenir dans les délais les plus rapides la libération d'Isaac, sain et sauf.
Les ravisseurs n'y voient que du feu et, au moment de la remise de la rançon, ils sont arrêtés par les forces de l'ordre.
Durant la garde à vue l'acte antisémite est écarté. Il s'agit bien d'un enlèvement crapuleux. Les ravisseurs auraient même ajouté qu'il s'agissait «de (leur) boulot» !
Dans les archives du MONDE DIPLOMATIQUE j'ai trouvé un petit article très intéressant qui, même s'il date (écrit en novembre 1997), permet de mettre en lumière certains aspects d'une société pas franchement agréable :
Fruit de la décomposition sociale
En Amérique latine, l’industrie des enlèvements
La pauvreté de masse est incompatible avec la paix sociale et la tranquillité publique. L’Amérique latine en est devenue un exemple flagrant. S’ajoutant au crime organisé, aux exactions des groupes paramilitaires et aux dérives de certaines guérillas, le fossé entre riches et démunis, le cynisme des élites, la corruption fréquente de la police, le discrédit de la justice - dû, entre autres, à l’impunité qui a accompagné tant de crimes d’Etat - ont affaibli les valeurs civiques, distendu les solidarités sociales et favorisé une vague de délinquance qui, dans certains pays, se caractérise par la multiplication des enlèvements crapuleux.
Par Hubert Prolongeau et Jean-Christophe Rampal