Retour sur l’affaire du « hijab de course » de Décathlon

Publié le 27 février 2019 par Lbouvet

À l'occasion de cette affaire, on a pu à nouveau, comme à chaque fois qu'il est question de l'enjeu de la liberté de femmes musulmanes, constater les mêmes réactions d'hypocrisie et de tartufferie : le voile serait un " choix " voire un instrument de " libération " pour les femmes... une ultime étape du féminisme !

Côté Décathlon, on a eu droit à un argumentaire moral et civique sur la " démocratisation du sport ", sur " l'engagement sociétal "... alors qu'il s'agissait simplement d'augmenter les profits de l'entreprise en développant un nouveau marché de niche, à base de marketing communautaire.

Côté politique, au groupe La République en Marche de l'Assemblée nationale et bien sûr à la France Insoumise, on a pu constater, une fois de plus, que le relativisme des valeurs et la tolérance pour l'inégalité entre hommes et femmes étaient les choses du monde les mieux partagées dès lors qu'il s'agit des femmes musulmanes.

Etrangement, ce sont des militants et des élus qui se réclament de " valeurs de gauche " qui ont été les plus virulents à défendre à la fois la liberté de l'entreprise capitaliste de choisir la manière dont elle fait du profit et une conception hyperindividualiste (" c'est mon choix ") de la liberté pour les femmes qui se voilent.

On a même eu droit au même genre d'arguments, cette fois au nom du " droit de la laïcité " ( sic) de la part du rapporteur général de l'Observervatoire de la Laicité, Nicolas Cadène, même si on a compris ni pourquoi la laïcité était concernée ici ni pourquoi il tenait absolument à rappeler qu'une entreprise privée à le droit de faire du profit comme elle l'entend.

Tous ces gens ont, comme d'habitude, oublié un léger détail dans leur " argumentation " : partout dans le monde musulman, aujourd'hui en Iran et en Algérie, des femmes se battent au quotidien pour ne pas le porter. Là où ces " libéraux " voient une liberté, ces femmes dénoncent une oppression et une soumission.

C'est donc à la fois au nom de ce combat et de nos valeurs humanistes, universalistes et féministes, que nous devons nous opposer à toute dérive identitaire et communautariste, fut-elle pratiquée par une entreprise commerciale, et à tous ceux qui prétendent défendre la liberté des femmes alors qu'ils favorisent leur oppression.