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Les corps glorieux, d'Auguste Cheval

Publié le 25 février 2019 par Francisrichard @francisrichard
Les corps glorieux, d'Auguste Cheval

Mougeolle, un grimpeur de légende, la soixantaine, raconte à trois jeunes cyclistes, une fille et deux garçons, qui passent régulièrement devant chez lui, le voyage de trois coursiers.

A l'époque (qui n'est pas précisée mais doit être lointaine), un début octobre, ces coursiers, Cervoisier, Pierre et Edmond, partent en train pour Istanbul, via Zurich et Munich, avec leur vélo.

Cervoisier a appris que sur un marché de la ville turque le tabac se vend à sept francs suisses le kilo, peut-être moins: ce serait une bonne affaire que d'en rapporter chacun une quantité.

Le voyage de retour à vélo jusqu'à Lausanne leur prendrait environ deux à trois semaines et, discrètement, ils emprunteraient les frontières montagneuses, celles où le trafic ne passait plus...

Pierre laisse derrière lui son amie Juliette, le trio un autre coursier, Fontaine, chargé par eux de dire au bureau qu'ils seront absents pendant tout ce temps et qu'il faudra les remplacer.

Le périple que le trio entreprend est une véritable épreuve physique, que vont pimenter quelques tribulations. Mais il n'y aura pas là de quoi les décourager vraiment, sinon douter un peu.

Car, comme les trois jeunes gens qui écoutent le récit que leur en fait Mougeole, les trois anciens sont mus par une amitié forte, par l'amour qu'ils vouent au corps, à l'effort et au vélo.

Le vélo les met aux prises avec les éléments:

Si l'on ne saurait rien du vent sans le message des arbres, sans le mouvement des branches, sans la danse des feuilles, il serait impossible de connaître le vent sans le vélo.  

Le vélo les révèle à eux-mêmes:

Ils comprenaient à nouveau que c'est à l'air libre, dans le libre mouvement de leur corps que leur pensée fonctionnait au mieux, que le corps et l'esprit devaient réfléchir ensemble et qu'ils devaient n'accorder foi à aucune pensée qui serait née un jour où le corps était entravé.

Le vélo leur aura fait faire de belles rencontres sans qu'ils les aient cherchées. Peut-être cet apprentissage humain y prédispose-t-il et les bonheurs qu'il procure sont-ils communicatifs... 

Francis Richard

Les corps glorieux, Auguste Cheval, 134 pages, Éditions de la Marquise


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