Bien sûr la sensibilité du grand public au changement climatique s'est fortement développée ces derniers temps, mais il reste encore beaucoup d'efforts à faire pour qu'elle se traduise en actes concrets. Et, après tout, nul n'est à blâmer, tant il s'avère difficile pour chacun de nous de savoir, par exemple, comment changer ses habitudes de consommation, en pratique, dans l'optique de réduire son impact environnemental personnel ou familial. L'ambition de Doconomy est de répondre à cette lacune.
En premier lieu, parce qu'il est indispensable de disposer d'une mesure objective de la situation avant d'envisager toute amélioration, la carte DO fournit à son porteur, par l'intermédiaire de l'application mobile qui lui est associée, une évaluation de l'équivalent en émissions de gaz à effet de serre de chacune de ses dépenses (sur la base d'une référence indépendante, l'index Åland, mise en place dans le cadre d'une initiative similaire que j'ai déjà eu l'occasion de relayer il y a quelques années).
À ces fondations, qui doivent permettre à l'utilisateur de prendre conscience de son empreinte environnementale et, idéalement, d'agir volontairement pour sa modération, Doconomy ajoute ensuite quelques outils complémentaires destinés à encourager les bonnes volontés. Il faut notamment citer le compte d'épargne climatique, alimenté, entre autres, par les programmes de remises (cash-back) des commerçants affiliés. Sa vocation est de compenser les émissions résiduelles ou d'investir dans des fonds verts.
En comparaison de la démarche évoquée précédemment d'Ålandsbanken (qui, incidemment, est le partenaire bancaire de Doconomy), la startup se distingue non seulement par sa portée plus large, d'abord à l'échelle nationale puis au-delà (peut-être), mais également par son approche inclusive. En effet, nul besoin de changer de banque pour commencer à surveiller et maîtriser son impact écologique, la carte DO se connecte à un compte existant, auquel elle ne fait qu'apporter ses services supplémentaires.
Face à l'urgence climatique, les institutions financières, avec les entreprises d'autres secteurs, ont été promptes à en faire leur cheval de bataille. Hélas, en dehors de campagnes de communication et de quelques actions symboliques, leur engagement tarde à se matérialiser. En particulier, alors qu'elles sont parfaitement positionnées pour aider leurs clients à faire de meilleurs choix pour la planète, au quotidien, elles ne paraissent guère pressées de s'aventurer sur ce terrain. Heureusement, comme sur tant d'autres sujets, de jeunes pousses innovantes viennent combler leurs carences.