Du haut de ses 28 ans, Félix Moati signe son premier long métrage intitulé Deux Fils. Après un premier court métrage, le jeune réalisateur passe pour la première fois derrière la caméra. Un rôle qu'il a évoqué avec émotion lors de l'avant-première vendredi 25 janvier au cinéma Lux de Caen.
Synopsis : Joseph et ses deux fils, Joachim et Ivan, formaient une famille très soudée. Mais Ivan, le plus jeune, collégien hors norme en pleine crise mystique, est en colère contre ses deux modèles qu'il voit s'effondrer. Car son grand frère Joachim ressasse inlassablement sa dernière rupture amoureuse, au prix de mettre en péril ses études de psychiatrie. Et son père a décidé de troquer sa carrière réussie de médecin pour celle d'écrivain raté. Pourtant, ces trois hommes ne cessent de veiller les uns sur les autres et de rechercher, non sans une certaine maladresse, de l'amour...
" J'ai envie de propager la joie et la bonne humeur "
Quelques blagues et une attitude décontractée auront été suffisants pour mettre le public du Lux dans sa poche. Quand il évoque la genèse de ce projet, il revient avant tout sur ces rencontres qui l'ont fait grandir, " le cinéma c'est avant tout une histoire de rencontres et d'amitié. " Son meilleur ami, Vincent Lacoste, a d'ailleurs été l'un des éléments déclencheur, " grâce à Vincent j'ai réalisé que je pouvais devenir réalisateur. " Avec Deux Fils, Félix Moati signe un film personnel qui à son sens exprime le sens de la vie, qu'elle soit banale, normale ou tragique.
" Être réalisateur,
c'est d'abord avoir une grande liberté de ton "
Devenir réalisateur c'était un peu son rêve de gosse, un rêve qu'il a longuement imaginé et ressassé. Pour Félix, ce film devait faire foi de l'apprentissage de la fragilité, parce que oui à 20 ans on a le droit de ne pas être heureux et c'est tout à fait normal confie-t-il bonhomie. La peur de la mort ? C'est aussi quelque chose qui le hante : " Je suis très contre la mort, je ne l'accepte pas du tout, depuis que je suis tout petit je ne comprends pas pourquoi les gens partent. " Cinéaste des âmes humaines, il a appris a appréhender ce nouveau rôle puisque selon lui, " un acteur c'est avant un regard sur la vie et sur ce qui l'entoure. "
" C'est une chance d'avoir de tels acteurs "
Pour son premier long métrage, Félix Moati s'est offert un casting en or. Entouré de Benoît Poelvoorde, Anaïs Demoustier, Vincent Lacoste, il aurait été difficile de faire mieux. Ce jeune virtuose, raconte avoir évoqué et soufflé l'idée de ce projet à Benoît Poelvoorde lors du tournage du Grand Bain entre deux séances de natation synchronisée. Tout de suite emballé par le scénario, Félix évoque avec sourire et bienveillance quelques anecdotes de tournage : " Benoît était très touché de travailler avec la jeune génération, il ne savait même pas vraiment que l'on existait. " C'est presque une relation paternelle qui unit le réalisateur et son acteur phare, qui ne supporte pas de se voir à l'écran. Tout l'inverse du narcissique pour Félix.
Deux fils. Réalisation : Félix Moati. Durée : 1 h 30. En salles dès le 13 février.