L'ouvrage, d'une centaine de pages, compte une quarantaine d'histoires courtes et quelques déclinaisons alambiquées, comme Jean-Paul Graffard aime les manier. Avec humour.
"Nous avons toujours écrit un tas de choses. Parfois seuls dans notre coin, parfois ensemble, mais toujours pour faire rire l'autre, L'humour nous a souvent permis de nous sortir des moments difficiles, expliquent-ils d'une même voix. Mais ces histoires partent presque toutes d'un fait divers lu dans un journal ou entendu à la radio. A partir de là, on brode, on imagine".
Le résultat est irrévérencieux mais aborde les questions d'écologie, de racisme, d'art contemporain, ou de réchauffement climatique, le tout, sans aucun tabou et de manière détournée.
Au départ, Maripol et son complice n'ont pas écrit ces histoires avec l'intention de les publier mais ont finalement pensé que d'autres pourraient en rire aussi.
"Nos amis trouvaient ça drôle et surréaliste. Le rire, c'est une thérapie. Et franchement, nous y sommes allés à fond, au diapason de la bêtise humaine".
En parallèle de la musique, Jean-Paul Graffard a vécu des expériences professionnelles qui l'ont parfois placé dans des situations cocasses, où le naturel des gens ressort et sur lesquelles il a toujours porté une vision comique.
"Au quotidien, parfois, on entend de ces choses, dites sur le moment, sans retenue. Il faut que ça devienne une histoire. J'aime le parler gallo pour ça. Ce côté irrévérencieux, là encore", confirme Maripol qui publie son premier roman. Et l'exercice est réussi pour l'auteure qui, dès les premières pages de "Fermer enfin la porte" transporte son lecteur. La plume s'attache à la complexité des relations humaines à travers l'histoire de Marion. Née pendant la guerre, elle n'a pas connue son père.
"Je parle de l'enfance, de la recherche du père, du vieillissement, de la maladie et de la dignité, mais aussi de la mort. Mais ce n'est pas triste non plus. Je raconte comment la petite Marion forge son caractère, construit son imaginaire au contact de sa grand-mère".
Au fil des pages, Maripol met en mouvement ses personnages, dresse une série de portraits au vitriol et donne comme vie aux meubles et objets du quotidien.
"La table au-dessus de laquelle chacun prenait ses repas, accueille désormais ordonnances, piluliers et compléments alimentaires. Marion qui s'occupe seule de ses parents n'est pas préparée à son rôle d'infirmière, et va connaître l'inhumain, dans l'indifférence d'une sœur plus jeune".
Quand la mort survient, la maison de grès rose est vidée. Marion ferme les volets, tourne la clé, effaçant l'inhumain, pour que les souvenirs heureux soient sa priorité. Dans la jolie maison du couple, les murs du salon rappellent que les lieux sont habités d'artistes. "Toute notre vie n'a été que création, explique Maripol. Alors ça ne va pas s'arrêter maintenant".
Derrière l'artiste peintre, inspirée de légendes bretonnes, la grande armoire est pleine d'écrits. Depuis toujours, le duo noircit les feuilles de ses "chroniques ordinaires d'un printemps ordinaire" ou de petits contes cruels.
"Ces petits contes atroces présentent un certain raffinement dans la cruauté. A tel point que je me demande comment j'ai pu écrire de tels trucs ! Mais j'ai adoré ça ! Tout ça est en vrac, mais nous le publierons".
La chanteuse, nommée Chevalier des Arts et des Lettres en 2002, songe également à sortir de nouvelles compilations de ses anciens albums. Chaque été, elle ouvre son atelier au public, à l'occasion d'une exposition de son travail.
Pour retrouver les livres de Maripol et Jean-Paul Graffard
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