Après une période dorée pour la natation française avec des têtes d'affiches comme Alain Bernard, Yannick Agnel, Camille Lacourt, Florent Manaudou ou encore la regrettée Camille Muffat, la discipline est légèrement dans le creux de la vague. Ainsi, la figure de proue du bateau France se nomme Charlotte Bonnet. Avec 4 médailles dont 3 en or aux Championnat d'Europe de Glasgow en 2018, Charlotte sera scrutée de très près aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo. Mais hormis une sportive accomplie, Charlotte reste une femme de 24 ans et Beside Sport a décidé de vous faire découvrir son " Lifestyle " de sportive à travers notre interview du même nom. Nous avons pu la rencontrer à l'occasion du challenge " Swimming Heroes for Unicef " !
Dans ton enfance, y avait-il des signes avant-coureurs de ton amour du sport ?Premièrement, mes parents sont à fond dans le sport ! Ce sont d'anciens poloïstes, ils ont tous deux jouer en équipe de France de water-polo. Par la suite, ils sont devenus maîtres-nageurs donc on peut dire que j'ai un peu " baigné " dans le milieu (rires). J'ai appris à nager très très tôt donc à 3 ans je savais nager sans brassards, sans rien. Après, à l'école, j'aimais jouer au foot et honnêtement si j'avais pu passer toutes mes heures à faire du sport en primaire, cela aurait été le rêve.
Ensuite, je détestais perdre et il fallait absolument que je sois la meilleure, que je gagne et que je sois la première sur plein de choses. Même quand on faisait le cross scolaire et que je détestais courir, il ne fallait pas perdre. C'est vrai que j'étais très à l'aise sous l'eau et quand des amis me mettaient la tête sous l'eau, je n'avais absolument pas peur de me noyer. J'ai toujours adoré l'eau.
A quel âge as-tu su que tu souhaiterais que " sportive " devienne ton métier ?" Métier ", un peu sur le tard quand même car tout le monde ne vit pas de son sport aujourd'hui. Quand j'ai commencé à faire de belles performances, je devais avoir 14-15 ans et alors j'en ai parlé à mes parents et je leur ai dit, si je continue mes études jusqu'au bac, est-ce qu'après vous me laisserez tranquille pour faire ce que je veux et leur réponse a été positive.
A l'école, étais-tu déjà différente des autres filles ?Oui j'étais un peu garçon manqué (rires) ! Franchement, les barrettes, les chouchous et tout cela, je ne connaissais pas et j'avais plutôt les chaussures de foot dans mon sac afin d'être prête pour faire un foot à la récré avec les copains. J'avais plus de potes garçons car les filles, je trouvais ça chiant avec leurs histoires et tout...mais même jusque tard je n'avais pas trop de potes filles.
Pourquoi avoir choisi un sport individuel plus qu'un sport collectif ?J'aurais tout simplement pas aimé perdre si ce n'est pas de ma faute ! Dans les relais que l'on fait, c'est différent car c'est occasionnel et on fait plus de courses individuelles. Je détestais être dépendante de quelqu'un d'autre ou que quelqu'un fasse foirer l'équipe, je ne pouvais pas le supporter. Si j'étais nulle et que je perdais pas de problème mais c'était ma faute.
Quelle est la relation entre les différentes nageuses de l'équipe de France ?La rivalité est plutôt saine même si lorsque l'on est plusieurs sur la même distance, ce n'est pas toujours évident. Mais pour avoir nagé avec des filles comme Coralie Balmy ou Camille Muffat qui étaient sur la même distance que moi, au final c'étaient mes meilleures copines dans la vie de tous les jours. Clairement, on arrivait à faire la part des choses entre la rivalité dans l'eau et l'amitié hors-bassins.
Pour être nageuse professionnelle, faut-il forcément être à l'aise avec son corps ?Avant, je faisais très attention à l'image que je pouvais donner aux gens. Quand je me sentais scrutée notamment à la télé, j'essayais de ne pas faire certaines choses. Maintenant, je m'en fiche quand même un petit peu et j'essaie d'être plus moi-même et au final, je pense que c'est ce qui plaît aux gens. Ensuite, cela n'a pas été évident car j'étais un peu dans l'ombre de grandes championnes et du jour au lendemain, c'est moi qui était sollicitée par les médias et du coup, j'ai dû apprendre à mieux m'exprimer ou à être moins stressée.