Le principe de l'application est aussi simple que classique. Après avoir créé son profil, qui correspond également à la création d'un compte d'épargne, l'utilisateur définit les projets, petits et grands, pour lesquels il souhaite mettre de l'argent de côté, chacun d'eux étant caractérisé par son nom, une photo, un montant et une échéance. Il ne reste plus alors qu'à connecter un compte courant pour que les algorithmes déterminent à intervalle régulier les sommes optimales à prélever pour atteindre les buts fixés.
Comme toujours, des garde-fous sont mis en place pour rassurer les consommateurs. D'une part, il est toujours possible de désactiver les mouvements automatiques et de se contenter, dans ce cas, de bénéficier de conseils à appliquer manuellement. D'autre part, la banque garantit que les modèles d'analyse statistique qu'elle met en œuvre sont conçus pour ne jamais placer un compte en situation de découvert et que, si un tel incident se produisait malgré tout, elle rembourserait l'intégralité des frais encourus.
En alignement avec les exigences de notre ère mobile, les fonctions de Dobot sont accessibles exclusivement sur smartphone. L'envoi de notifications par SMS est toutefois intégré au dispositif, pour signaler les virements effectués automatiquement (à intervalles de quelques jours) ou pour offrir des recommandations personnalisées. L'objectif est de maintenir un engagement actif des clients, renforcé par la possibilité additionnelle de transmettre par le même canal des instructions simples (par exemple le choix du projet auquel affecter la somme économisée ou la consultation du solde disponible).
Une première particularité de l'initiative tient à sa genèse. En effet, malgré son annonce récente, Dobot a, en réalité, vu le jour en mars 2016 au sein d'une startup de la FinTech. Cette dernière a été rachetée par Fifth Third au début de l'année dernière, probablement après que ses dirigeants aient pris conscience qu'il leur serait difficile de conquérir rapidement la confiance nécessaire pour espérer capter les économies de monsieur tout le monde (et prendre le contrôle sur son compte courant, de surcroît !).
L'acquisition de la jeune pousse par la banque a ensuite engendré une vision ouverte pour cette dernière, qui se matérialise par une mise à disposition de l'application auprès de tous les américains, quel que soit l'établissement détenteur de leur compte courant. Le modèle économique sous-jacent repose même, vraisemblablement, sur la capacité de l'outil à devenir un instrument particulièrement attractif d'acquisition de nouveaux clients, via l'ouverture de comptes d'épargne, générateurs de dépôts convoités.
Dans une certaine mesure, Fifth Third expérimente un changement d'orientation majeur dans le positionnement d'une institution financière, répondant aux évolutions profondes des attentes des citoyens. Il n'est ainsi plus question de la performance des produits ou des prix agressifs des services (les principaux arguments employés jusqu'à maintenant pour séduire les clients) mais de la qualité de l'accompagnement individuel dans la gestion des finances personnelles et la réalisation de grands objectifs de vie.