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"Les animaux ne sont pas comestibles" de Martin Page, d’un certain cri primal dans la nuit…

Publié le 23 février 2019 par Hizine2t @HizineMag
"Les animaux ne sont pas comestibles"
De Martin Page
Ed. Robert Laffont




Depuis presque 3 ans, je suis presque Végane. Pourquoi « presque » ?
Parce qu’il m’arrive de boire un petit crème (avec du lait de vache) quand je suis de sortie. Parce que j’ai encore des vêtements et accessoires avec des bouts de laine ou du cuir, pas assez neufs pour les donner, ni assez usés pour les jeter, alors je préfère les porter jusqu’à la corde. Parce quand le froid est là, je renforce mes défenses immunitaires avec du miel et du pollen. Parce que j’achète de la viande animale pour mon chat et mon chien.

Voilà pourquoi « presque ».

Maintenant, pourquoi suis-je devenue Végane ?
D’abord, pour des raisons de santé, j’ai dû retirer la viande rouge (sans mal, car je la goûtais peu), la viande blanche (avec grand mal, car je salive encore en passant devant un pauvre poulet juteux, tournoyant dans une rôtisserie) et le lait (premier échec quand une allergie au soja a stoppé net ma transition !). Je gardais dans mon assiette du poisson (daurade, Bar, sardines grillées et surtout, surtout, les succulents sushis et sashimis…), des œufs (omelettes forever) et donc, du lait écrémé et des yaourts nature.
Tout ça, avec un grand déni de la souffrance animale (alors que je suis la grande amoureuse des animaux), et du péril écologique, à l’époque. C’était il y a presque 15 ans. Et puis, je ne sais plus trop comment, l’animal mort dans mon assiette m’apparut de plus en plus évident. Plus seulement un morceau de quelque chose que j’aime, mais un être tué pour satisfaire mon appétit.
Je m’intéresse alors, au végétarisme, et franchement, si je me retrouve dans « l’idéologie », ça me parait déjà compliqué, à vivre au quotidien…
Pourtant, je décide d’arrêter de consommer du poisson et des œufs, avec quelques exceptions quand je suis invitée et qu’on me sert (encore) du poisson (oui, car pour une raison que j’ignore, le poisson, et surtout les coquillages et crustacés, ne sont pas considérés comme des animaux, par beaucoup d’omnivores), mais le lait, je m’y accroche encore. J’essaie quelques lait végétaux, mais je les trouve plutôt écœurants et très très très TROP chers (ils le sont toujours). Et à chaque fois que je replonge.
Jusqu’à L214, et ces images insupportables qui me font tomber de l’armoire. Même avec une connaissance basique des abattoirs, le choc est rude mais nécessaire.
On ne tue pas sans armes, cris, et sang = ON NE TUE PAS PROPREMENT NI GENTIMENT ! Je le savais pourtant...

Ainsi, je m’intéresse ENFIN de plus près à la souffrance animale, aux exploitations laitières, au végétarisme et découvre, un peu nounouille, le véganisme.
Impossible de faire marche arrière, impossible de continuer à boire du lait, impossible de ne pas devenir Végane animaliste (ou anti-spéciste). Ce qui s’ajoute donc à féministe humaniste. Je le précise, parce que se rallier à la cause animale, n’annule en rien mon engagement auprès des souffrances humaines. D’ailleurs, maltraitance animale n’est jamais loin de la maltraitance humaine.
On y est. 
Depuis, j'enrichis mes connaissances en la matière. Livre, articles, documentaires, reportages… Et là, deuxième choc ! L’impact écologique catastrophique, de l’élevage intensif, la pêche intensive, et avec bien sûr, de toute autre production intensive. Et, en ces temps de changements climatiques catastrophiques, envisager le véganisme comme une alternative à court terme, n’est pas totalement idiot ni utopique. Pour ce qui est, bien sûr, des pays qui ont ce choix d’une alimentation non carnée. Il ne s’agit pas d’aller interdire la pêche ou la chasse, aux Inuits en leur imposant de mâcher du lichen, en suçant de la glace.
Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants d’un véganisme joyeux et éclairé, je vous encourage vivement, à vous plonger dans « Les animaux ne sont pas comestibles » de Martin Page.

Un récit étonnant et attachant, où l’auteur se livre sur son parcours de vegan débutant jusqu’au niveau confirmé (!), avec honnêteté, humour et pédagogie.
Oui, c’est vrai, ce n’est pas évident de devenir un cuisinier du « 3e type », qui régale le plus affirmé des carnistes. Oui, il faut encore se retenir de mettre son poing dans la figure des crétins qui vous sortent : « Et, le cri de la carotte au fond de bois, ça t’émeut pas ! ». Oui, il faut être patient avec ceux qui s’offusquent de la cruauté dans les abattoirs, tout en s’envoyant un Big-Mac. Oui, il faut être compréhensif avec ceux qui confondent le véganisme avec un mouvement extrémiste… Oui… Ou non. On peut aussi s’énerver, des fois. Et ça fait du bien !

Et, on ne parle pas des expériences sur animaux, l’exploitation animale dans les cirques, les zoos et autres aquariums funéraires, la fourrure, l’exploitation commerciale d’animaux domestiques…
Choisir de devenir Vegan-e, c’est un choix de vie stimulant et édifiant, que Martin Page raconte, explique et transmets, avec une franchise rare, un enthousiasme joyeux et une émotion communicative.


A lire pour réfléchir… Et, en ces temps d’alerte écologique, si ça ne vaut pas un gilet jaune, ça vaut sans doute, un gilet de sauvetage.

Téri Trisolini 

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