jamais l’os d’or du soleil
rouler dans nos têtes
qu’entre mes mains ne pendrait plus
la caresse jaune
que ta langue ne serait plus
jamais ma rame ?
le chat soyeux du soir pose
ses trois pattes sur l’œil de l’horizon
et derrière les croupes et les reins
des hauts rochers
je plonge dans le puits retourné
montant en mon enfant
descendant en mon père.
Emporte-moi par la caresse
jusqu’à l’oreille du dattier.
Là je compterai tous tes os
là j’enlèverai ma tête
et m’emplirai le cou
de tout ton corps.
Là tremble la joue du soleil
où goutte à goutte gouttent
quatre colombes.
***
Louis-François Delisse (1931-2017) – Passe de l’os jaune (1972) – Aile, elle