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La Commission Européenne débat actuellement avec les Etats membres des règles de production qui vont s'appliquer aux éleveurs et éleveuses biologiques d'Europe, en application du tout récent règlement biologique européen qui s'appliquera à partir de 2021. Mais les discussions ne vont pas dans le bon sens...
Le brouillon actuellement proposé par la Commission européenne édicte des règles de production qui remettent en cause les modèles d'élevage respectueux de l'environnement et des animaux pourtant plébiscités par les consommateurs. Elle pénalise notamment les petits élevages de volailles de chair en bâtiments mobiles et les élevages de porcs sur paille.
" Avec la proposition qui est sur la table, la Commission fait le choix politique de l'industrialisation des élevages biologiques et va tuer des exploitations et des modèles de production plus cohérents avec les principes de l'agriculture biologique " déplore Guillaume Riou, président de la FNAB. "En Italie, certains élevages bio atteignent une capacité de 100 000 poules pondeuses ! Le risque d'industrialisation des élevages biologiques atteint désormais la France, il est urgent de réagir !"
En effet, des élevages de plus de 15 000 poules pondeuses biologiques sont apparus en France ces dernières années. Ils ne représentent encore que 2 % des exploitations mais déjà 20 % du cheptel.
" La France avait jusqu'à aujourd'hui été préservée de la course à l'agrandissement des élevages biologiques, que d'autres pays d'Europe ont déjà connu. Mais nous voyons maintenant arriver des acteurs qui contournent les règles et développent des élevages de 24 000 poules " explique David Léger, secrétaire national FNAB en charge des filières volailles.
La FNAB appelle ainsi la France et l'Europe à barrer la route à l'industrialisation des élevages biologiques, soutenant une limitation de la taille des élevages à 9 000 poules et le respect du lien au sol qui devrait obliger les producteurs à disposer des surfaces nécessaires pour nourrir en partie leurs volailles. Elle demande également le maintien des petits élevages de volailles en bâtiments mobiles, et le modèle d'élevage de porcs sur paille, qui permettent de répondre aux exigences de la bio en termes de bien-être animal et d'impact environnemental.
Alors que le nombre de conversions des agriculteurs en bio en France a atteint un niveau historique en 2018 (+6200), et que les consommateurs bio sont chaque jours plus nombreux, la nouvelle règlementation qui encadrera le label bio européen (la petite feuille blanche sur fond vert) en 2021 sera décisive. Après toutes ces années d'efforts pour développer un système agricole et alimentaire plus vertueux, la Commission Européenne pourrait choisir la rentabilité, l'industrialisation, et finalement d'acter la fin de l'exemplarité de l'agriculture biologique.
Romy Heisenberg