Ce n’est pas nouveau. Lamar Odom a toujours été dans des rumeurs de trade depuis plusieurs années maintenant et en a par ailleurs beaucoup souffert, mais cette fois… Cette fois-ci c’est du sérieux. Comme vous le savez, il a été formellement rapporté que le club a offert Lamar aux Kings pour faire atterrir Ron Artest à L.A. A première vue, on pourrait plutôt trouver 93 raisons de remplacer Odom par Artest sur le terrain, a fortiori dans le contexte de cette saison 2008/2009 à venir. Néanmoins, je vais tenter de vous prouver que conserver LO7 dans l’équipe serait plus bénéfique que de s’en séparer, même pour Ron Ron.
1) Les systèmes. Ce qui a fait la force des Lakers la saison dernière est d’abord leur attaque, (NDRL : 4ème meilleure de la saison, meilleure des Playoffs) et les systèmes respectées à la lettre par chacun. Certes Artest est à tous les niveaux un bien meilleur poste 3 qu’Odom, qui lutte dans cette position, mais il le sera aux Lakers uniquement s’il applique les systèmes de Jackson. Hors Ron Artest n’est jamais bien rentré dans des systèmes offensifs collectifs ou pire, ne les a pas appliqué. C’est un joueur qui aime les libertés, les un-contre-un. Il devra rentrer et s’adapter au triangle, appliquer les consignes en étant parfois la troisième voir quatrième option de finition et non plus la première qu’il est depuis des années. Lamar Odom reste un joueur de devoir, qui reste dans son rôle, qui fait son boulot pour le collectif et qui connaît parfaitement le système et les joueurs qui le composeront la saison prochaine.
2) La défense. Artest un meilleur défenseur, oui. Aucun doute là-dessus. Mais pas autant qu’on peut le penser. Prenons la saison 2006/2007 puisqu’en 2007/2008 Odom n’a pratiquement pas joué une seule fois poste 3. Artest n'a pas beaucoup joué non plus dans cette position cette saison, 34 matchs seulement. Sur ce poste 3 précisément, Lamar Odom a tenu son adversaire direct à 49.1% aux shoots. Artest lui a limité son matchup à 47.1%. Toujours lors de l’exercice 2006/2007, les matchups d’Odom ont eu en moyenne une efficiency (NDRL: Évaluation, principe d'ajouter les actions positives et d'y soustraire les actions négatives pour permettre de mieux se rendre compte de l'impact d'un joueur) de seulement 15 contre 17.2 pour ceux de Ron Artest. Certes Artest a joué plus de deux fois plus de matchs à ce poste qu’Odom lors de cette saison, mais l’écart n’est pas si significatif. Odom reste un bon défenseur et sa taille pose des problèmes aux postes 3 adverses. Juste pour information, Artest a tenu la saison passé ces adversaires directs au poste 3 à 43.6% de réussite avec une efficiency de 16.8.
3) L’efficacité. Lamar Odom reste plus efficace qu’Artest au poste 3. Je prend toujours la saison 2006/2007. Odom a tourné à 17.9 points, 8.9 rebonds, 4.9 passes, 47% shoots pour un efficiency de 21.5 au poste 3 alors qu’Artest affichait 19 points, 6.6 rebonds, 3.2 passes, 44.9% shoots pour une efficiency de 19.3 à ce même poste. Là encore tout reste relatif puisqu’Artest a beaucoup plus joué dans cette position. Le jeu entre les deux natifs du Queens n’est pas le même certes, Odom attaquant bien plus le panier et Artest prenant plus de jumpers. En plus de la meilleure efficacité d’Odom lors de ses tentatives, je rajoute qu’il prend nettement plus de rebonds et distribue plus de passes. Pour information toujours, Artest au poste 3 la saison dernière c’est 20.6 points, 5.4 rebonds, 3.8 passes, 2.4 interceptions, 46.6% shoots, pour une efficiency de 20.1.
4) Les mauvais contrats pour matcher celui d’Odom. Pour qu’un trade expédie Lamar et son contrat à 14 millions de dollars, il faut compenser en retour. Les Kings font le forcing pour se débarrasser de leur poids comme Kenny Thomas et son contrat à 18 millions de dollars sur les deux saisons ou encore Shareef Abdur-Rahim. Un gros et mauvais contrat serait forcement dans le deal pour envoyer Artest à Hollywood. Les Lakers sont déjà bien au dessus du salary cap et cela ne risque pas de s’arranger avec les gros contrats à bientôt signer de Bynum et de Kobe. Se débarrasser d’Odom serait tout sauf une solution pour libérer de l’argent et ainsi faire ses contrats vitaux puisque les retours en échange d’Odom seront des poids qui taxeront beaucoup d’argent à l’équipe pour un apport pas exceptionnel. Si Odom doit partir, autant qu’il parte cet été en tant que free agent et qu’il libère 14 millions de dollars sur les comptes de la franchise, a fortiori lorsqu’on regarde les joueurs qui seront avec lui sur le marché à la même période.
5) Le rôle de vétéran dans les vestiaires. Lamar Odom est maintenant un pilier de cette équipe. Il entamera à l’automne sa 5ème saison sous le maillot pourpre et or. C’est une des premières pierres posées, une des bases du chantier de reconstruction entamé par l’entreprise Buss en 2004. Il possède un vécu avec les joueurs qu’il a pour la plupart tous accueillis avec Kobe. D'accord, ça n'a pas été le lieutenant de Kobe que tout le monde attendait au départ, il n'a pas été ce que Pippen a été avec Jordan, mais Lamar Odom est encore là. Il est passé par toutes les émotions avec l’équipe, les rumeurs d’échanges, le décès de sa petite fille, un printemps sans Playoffs, deux éliminations au premier tour mais aussi la gloire du chemin jusqu’aux Finals la saison dernière. C’est un joueur de métier et d’expérience, un soldat de la franchise.
6) L’après 2008/2009. Ce point aurait pu rejoindre celui sur les mauvais contrats accompagnant Artest. D’accord, le pourcentage pour que les Lakers re-signent Lamar Odom en juillet 2009 est faible, très faible. Mais quel dire de celui pour que Ron Artest reste plus d’une saison à L.A ? Artest est un gourmand, ce n’est pas nouveau et il n’a jamais caché sa faim de gros contrat lucratif. Ses exigences ne seront pas à la portée du club en 2009, d’autant plus avec ses coéquipiers sur-payés arrivés avec lui de Sac-to. Lamar Odom a plus de chance d’accepter de diviser son salaire par deux qu’Artest de le garder tel quel ou de le baisser de 2 ou 3 millions. Si Odom part l'été prochain, 14 millions se libèrent et les Lakers pourront faire ses contrats à Drew et Kobe ou encore chasser de bons fre agent. Si c'est Artest qui part, seulement 8 millions se libèrent. 2 fois moins. Le sur-payés seront toujours là à taxer les comptes de la franchise et donc les possibilités seront plus minces.
7) L’image de l'équipe. Dernier point. Si l’on regarde les réputations et passés des deux new yorkais, lequel est le plus valorisant ? Celui d’Odom, un gosse de la rue ayant perdus toute sa famille ou presque et s’étant battu contre vents et marées pour réussir et réaliser son rêve de joueur NBA, professionnel, humble, jamais un dérapage. Ou bien celui d’Artest et son comportement de voyou, sur et en dehors des parquets, à l’origine de la plus grosse bagarre de l’histoire de la NBA, critiquant ses coaches et ses coéquipiers, maltraitant ses chiens et battant sa femme… Si Kobe n’est pas aimé de tous, Artest reste souvent détesté au contraire d’Odom, respecté par ses pairs. De plus il semble qu'on ne soit jamais à l'abris d'un pétage de plombs du True Warrior, même avec Kobe et Jax comme cadres.
Convaincus ou non. Force est de constater qu’il n’y a au moins pas que des avantages d’accueillir Ron Artest dans la cité des anges, pas contre Odom. Les dirigeants feront leur choix, des fans s’en réjouiront, d’autres non. Quoi qu’il arrive Odom restera un joueur qui restera dans le cœur des fans pour longtemps.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble