Deux ans après Moonlight, couronné de 3 Oscars (dont celui de meilleur film), Barry Jenkins revient avec Si Beale Street pouvait parler, adaptation du roman éponyme de James Baldwin. Une nouvelle réalisation qui, malgré ses qualités indéniables, alterne – comme la précédente – le bon et le moins bon, pour un résultat final, certes séduisant, mais terriblement inégal.
Techniquement, il faut le dire, le long-métrage est un véritable petit bijou. De la mise en scène, somptueuse à souhait ; à la photographie, extrêmement soignée ; en passant par les cadrages, superbement travaillés ; et le montage, d’une rare efficacité ; l’image nous régale littéralement la rétine pendant près de 2 heures. Sans parler de la narration et de la musique qui accompagnent aussi magnifiquement l’ensemble. De quoi conférer à l’œuvre une aura tout à fait singulière, sorte de mélange d’authenticité et de pureté, que les deux acteurs principaux retranscrivent également à la perfection. L’un comme l’autre crèvent effectivement l’écran dans la peau de ces deux êtres amoureux fous, aussi sincères que pudiques dans leurs sentiments. Pourtant, malgré ce constat pour le moins réjouissant, la sauce ne prend pas véritablement, ou beaucoup trop rarement. La faute à un sentiment de désordre présent tout au long du récit.
Formellement splendide, Si Beale Street pouvait parler est donc une adaptation séduisante, mais quelque peu bancale, du roman éponyme de James Baldwin. A l’instar de Moonlight, précédente réalisation de Barry Jenkins, le film livre à nouveau quelques superbes envolées lyriques, mais ne décolle malheureusement jamais vraiment. La faute à un récit désordonné et un rythme chaotique.