Nouvelle figuration, figuration narrative ou figuration critique ?

Publié le 20 février 2019 par Aicasc @aica_sc

Nouvelle figuration, Figuration narrative et  Figuration critique, comment les distinguer? 

En réaction à l’Art informel qui dominait la scène artistique depuis l’après guerre, une peinture figurative apparaît en Europe et aux Etats – Unis pour devenir à son tour dominante entre 1960 et 1965. Ce terme Nouvelle figuration  apparaît pour la première fois  en 1961 à l’occasion d’une exposition organisée par le critique Jean- Louis Ferrier  à laquelle participait entre autres, Alechinsky. Cela impliquait une rupture  à la fois avec les figurations existantes et les abstractions dominantes. Le courant artistique de la Nouvelle figuration  émerge nettement en 1965 avec deux expositions – évènements, Mythologies quotidiennes (1964) et Figuration narrative (1965) organisées par  Gérald Gassiot Talabot, critique et théoricien du mouvement. Toute œuvre plastique qui se réfère à une représentation figurée dans la durée, par son écriture et sa composition, sans qu’il y ait toujours à proprement parler de ‘‘récit »  est narrative.  La Figuration Narrative de Gérald Gassiot Talabot, se superpose à la Nouvelle figuration mais l’élargit à tous les créateurs d’un récit visuel retrouvant une durée temporelle  à travers des séquences, des assemblages. Le courant artistique qui s’est développé alors face à la double emprise de l’abstraction finissante et du pop naissant, très vite nommé Nouvelle figuration, a rassemblé des peintres intéressés à la fois par la forme et le sens. Pour Gérald Gassiot-Talabot « la Figuration narrative restreint le champ de la Nouvelle figuration pour retenir certains artistes à partir de critères formels et surtout politiques. ».  L’ajout du mot critique,  Figuration critique, permet de démarquer ce mouvement du Pop Art qui se contentait d’un constat neutre de la société de consommation. Donc la Figuration critique, mouvance issue de la Figuration narrative, est plus restreinte que la Nouvelle figuration et insiste sur la fonction politique de la peinture. Donc, on peut dire que Nouvelle figuration, Figuration narrative, Figuration critique se recoupent.

La Guerre d’Algérie, les événements de la guerre froide (crise des fusées à Cuba), la Guerre du Vietnam donnent lieu à des images chocs dans la presse. L’image publicitaire d’une société de consommation ne cesse de se multiplier. Et face à la frénésie et l’effervescence de l’activité artistique autour de l’image (cinéma, art vidéo, bande dessinée, Pop Art et Nouveau Réalisme), des artistes peintres choisissent aussi de le dire en peinture. Comme le souligne l’écrivain et critique d’art Pierre Gaudibert « La peinture n’aurait-elle pas elle aussi le droit de traiter de la violence dans un monde qui prétend à une rationalité technique croissante ».  La Figuration narrative ne s’est  jamais proclamée comme un mouvement — contrairement au Nouveau Réalisme et  1968 met fin aux activités communes des 11  artistes des figurations critiques.

Les principales caractéristiques de ce mouvement sont :

Un vif intérêt pour l’image médiatisée ( presse, pub)

Une iconographie préoccupée du social ou du politique

Un traitement lisse de la surface en à- plats

Erro
American interior
1968