Luis Chocobar est ce sous-officier de la police de la Province de
Buenos Aires qui, alors qu’il n’était ni en service ni sur son
territoire, a tué un malfaiteur mineur armé d’un couteau, en lui
tirant dessus, dans le dos, pendant sa fuite, le 8 décembre 2017.
Dans les jours
suivants, le policier, dont la capacité de réflexion semble un peu
courte, avait reçu les félicitations du président et du
gouvernement national à grand renfort de communication publique. La
justice venait de l’inculper pour excès dans l’exercice de la
légitime défense. Puis la chambre d’appel maintenait cette
inculpation en aggravant les chefs d’inculpation (homicide aggravé
pour abus dans l’exercice de ses fonctions) malgré les pressions
politiques de la part de l’exécutif, qui souhaitait faire de son
action un modèle de comportement pour les forces de l’ordre,
provinciales et nationales, dans la lutte contre la délinquance et
la violence contre les personnes et contre les biens. La défense est
montée jusqu’à la Cour Suprême sans parvenir à légitimer
l’usage que le policier avait fait de son arme. Sans succès :
la Cour a confirmé l’avis de la chambre d’appel.
Ce déploiement d'énergie obstiné a
donc été en pure perte jusqu’à ce jour. La justice a tenu bon.
Le magistrat instructeur vient de boucler son enquête, il a rejeté
les dernières demandes d’expertise, les jugeant hors délai et
purement dilatoires, et il a transmis le dossier au tribunal pour
ordonnancer l’audience de jugement.
La défense entent
plaider l’acquittement. Pour l’heure, Chocobar n’a subi que
deux jours de prison préventive. S’il est reconnu coupable, il
risque une peine maximum de cinq ans d’emprisonnement.
Pour en savoir plus :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
lire l’article de El Tribuno