Un seul film possible le samedi. On a vu les autres. Par chance il fait un temps splendide. On se croirait en Juin. On part donc se promener avec Pascale du côté de Burdignes. Splendide vue sur les monts du Pilat et les Alpes. Mi-février à presque 1000 mètres d'altitude et il fait 20 degrés, à la fois plaisant et un peu inquiétant.
L’heure est venue de s’en aller de la maison, mais Leonor est incapable de laisser sa mère seule. Estrella, la mère, ne veut pas qu’elle parte, mais n’ose pas non plus la retenir à ses côtés. Cet hiver, elles vont toutes les deux devoir entreprendre un voyage autour de leur chambre, pour cesser de n’être qu’une mère et une fille, mais pour découvrir qui elles sont, une fois séparées.
Le film raconte avec beaucoup de justesse les rapports d'une mère et de sa fille qui vivent une relation fusionnelle difficile à rompre. On craint toujours le pire mais non, la séparation se déroule sans vrai drame, juste la difficulté de la vivre.
Le petit débriefing hors du théâtre après la séance me laisse à penser que beaucoup de femmes vont aimer ce film qui va leur rappeler leur relation avec leur mère forte en émotions.
Je n'aime pas le titre. R&N : Oui
Le dimanche matin, traditionnelle rencontre avec les réalisateurs, acteurs, directeurs de la photos venus défendre leur film. Toujours passionnant et frustrant de ne pas pouvoir participer aux trois tables rondes. On s'installe avec le réalisateur philippin qui parle de Respeto, des Philippines de Dutertre et du Hip-hop avec beaucoup de verve. Ensuite on passe à la table des deux réalisateurs belges avec la charmante Sofia Lesaffre. Il nous reste un film :
Dans un village en bord de mer, un jeune pêcheur trouve un homme blessé inconscient dans la forêt. Il sauve l’étranger, qui ne parle pas un mot, et le nomme Thongchai. Les deux hommes commencent à vivre ensemble et à développer une relation complice.
Un jour, le pêcheur sort de nuit sur son bateau de pêche pour ne jamais revenir, laissant Thongchai seul dans sa maison. Peu à peu, Thongchai commence à faire sienne la vie de son ami – prenant pour lui sa maison, son travail et son ancienne épouse.
On suit avec plaisir la première partie de ce film qui raconte lentement sans parole l'histoire de ces deux hommes. Pas mal d'images oniriques mais on suit sans bien comprendre ces guirlandes de noël dans la forêt... Puis dans la deuxième partie on est largué. On ne comprend plus rien. Il faudrait sans doute se laisser porter par la images mais le film dure 1:45, c'est long... et celà finit par un vol de raies mantas, comme il se doit. En plus une inscription au départ : "Aux rohingyas" pose un vrai problème. En effet si Respeto pose le problème de la violence politique aux Philippines, en quoi ce film a vraiment à voir avec les rohingyas. Le réalisateur interrogé dit : "je cherchais un sujet, je suis monter à la frontière birmane..." Pas très convaincant.
Le soir Pascale, comme chaque année nous envoie les textos du palmarès :
- Deux prix, public et lycéen, aux séraphins
- Le prix du jury au film algérien Jusqu'à la fin des temps
- Le grand prix à Manta Ray
les deux prix aux séraphins me déçoivent comme cela m'arrive à peu près chaque année. Par contre le grand prix à Manta Ray avec les 3500 euros au distributeur français, me pose un vrai problème. Ce genre de film que Gaël Labanti qualifie de film "d'essence" par opposition à film "de sens" doit-il être dans la même catégorie que les huit autres ? Gaël a demandé au réalisateur Phuttiphong Aroonpheng, s'il s'inspirait de son compatriote Apichatpong Weerasethakul et aussi de David Lynch, il a répondu oui sans expliquer vraiment.
Ce film n'a-t-il pas sa place dans un musée d'art contemporain ? Donner le prix à ce genre de film dans un festival de cinéma n'est-ce pas se moquer du public qui met derrière le mot film autre chose que cette curiosité artistique ? Du coup j'ai cherché les avis des spectateurs sur la famause palme d'or 2010 "Oncle Boonmee (Celui Qui Se Souvient De Ses Vies Antérieures)" sur allocine, résultats : 31% mettent 0 ou 0.5 et 20% mettent 1 ou 1.5 et les critiques des spectateurs sont archi-sévères. Assez peu de films navets ont une note inférieure à 2.2 (1.5 pour mon curé chez les nudistes) et là ont parle d'une palme d'or. Voilà, moi je mets un zéro pointé au jury d'Annonay 2019.
Mais je met une très bonne note au festival, Gaël immense cinéphile, la sélection toujours de grande qualité, de bons films hors sélection, les bénévoles sur le pont et cette ambiance toujours très sympa sur la place des Cordeliers très printanière cette année.