Ames sensibles, s'abstenir ;-). Journée qui finit bien mais j'ai passé par quelques soubresauts...
Je me suis fait réveiller ce matin par mon nez qui saignait abondamment. Depuis des années, il arrive que ma narine droite décide de laisser couler ce précieux liquide 2 ou 3 fois par an, quelques minutes et voilà. On appelle ça epistaxis. C'est bénin et, semble-t-il, relativement courant.
Sauf que, ce matin, après 30 minutes à saigner abondamment (je vous épargne tous les détails sanglants 😌), mes amis ont décidé de m'amener à l'hôpital. Ça n'était vraiment pas normal. Jamais je n'avais saigné autant du nez.
Départ pour l'hôpital privé de Kandy. Cinq minutes d'attente (oui oui, vous avez bien lu : 5 minutes !). Le Dr. m'ausculte. Il est soucieux de sa responsabilité, et c'est tout à son honneur, mais il veut en faire trop. M'admettre comme patiente à l'hôpital, préparer des packs spéciaux pour cautériser au cas où ça ne s'arrêterait pas de saigner, prévoir la possibilité de problèmes en arrière-plan, la transfusion, etc, etc... Wow. Je voulais juste quelque chose pour arrêter de saigner. Un petit médicament rapide... Je comprenais tout ce qu'il me disait et ses préoccupations mais je ne sentais pas le besoin de prévoir le pire. Connaissant le milieu médical et mon corps, je savais que je n'avais pas à passer par tout ça aujourd'hui.
Je n'avais pas déjeuné. J'avais perdu beaucoup de sang. J'avais faim et me sentais faible. J'ai demandé un verre d'eau sucrée. On m'a amené un petit contenant utilisé normalement avec les solutés, à mélanger normalement au goutte-à-goutte, que j'ai bu à même la bouteille. 25% de sucre dans 1 dl. d'eau 😅
Je me suis ensuite retrouvée sur un lit d'hôpital à l'urgence. Propreté impeccable, mieux qu'au Québec. Air climatisé.
L'heure des soins
Je devais avertir mon assurance au Québec pour qu'elle enclenche le processus de couverture. Je N'ai pas de possibilité d'appeler depuis le Sri Lanka sur mon cellulaire. Je contacte donc une amie encore éveillée au Québec (je suis à +10h30 du Québec en décalage horaire) qui l'appelle. Elle me revient en me disant d'envoyer un email avec plein d'infos et qu'ils me contacteraient ensuite. Ah ben... comme si j'avais la frite à écrire un email...
Un infirmier vient m'installer une aiguille dans une petite veine sur la main en me la gardant en l'air, sans coussin sur lequel poser mon bras. Aiiioooilllleeeee !! Je déteste, surtout sur la main. De là, il prélève, goutte à goutte, un peu de mon sang dans ses petites fioles pour faire des tests sanguins. On est loin de nos pipettes avec bouchon de caoutchouc qu'on enfonce sur une aiguille pour prélever du sang facilement...Après les prélèvements, ils me mettent au soluté. Mauvais souvenir d'un séjour à l'hôpital au Québec où ma main est devenue toute indurée et souffrante car l'introduction de l'aiguille (au bout du 5e essai !) avait été mal aligné dans la veine...
La dame de l'admission vient me voir et me demande si je désire une chambre avec TV et air climatisé. Ah wow, je me croirais à l'hôtel ! Je ne me souviens pas du tout de ce que mon assurance couvre, ne faisant que lui payer une jolie somme chaque fois que je pars en voyage sans jamais en profiter.
La dame me dit que, de toute façon, tant que l'assurance n'aura pas donné son ok, je n'aurai pas de tests ni soins. Ah ben coudonc ! On va attendre un bout : je n'ai pas encore écrit à l'assurance et on est en pleine nuit au Québec.
Je suis fatiguée, lasse et j'ai mal à la main (alors que je n'ai aucune douleur dans mon nez). Les larmes coulent doucement. Les hôpitaux et moi, on n'est plus amis du tout même si j'y ai passé beaucoup de temps. Justement. Trop de temps, trop de soins, de piqûres, d'opérations. Mon amie est là et me serre la main. Ça fait du bien de ne pas être seule.
Une heure plus tard
Ça fait bientôt une heure que je suis à l'hôpital. Mon nez a arrêté de saigner, je le sais puisque je n'ai plus d'écoulement dans le fond de la gorge et que je connais le processus. Le médecin ne veut cependant pas que j'enlève mes précieux kleenex qui bouchent mes orifices sanguinolants, au cas où l'hémorragie se redéclencherait. Les packs spéciaux pour me boucher le nez en profondeur ne sont pas arrivés. Évidemment : l'assurance n'a pas encore donné son ok.
J'en ai assez. Je ne suis pas à l'article de la mort. Je n'ai pas besoin de soluté, de lit d'hôpital et d'une chambre avec TV. Le médecin s'est absenté. J'appelle l'infirmier à qui je demande fermement de m'enlever cette aiguille qui me fait mal. Je le menace gentiment, juste en gestes puisqu'il ne parle pas l'anglais, d'enlever moi-même le tout pour qu'il se dépêche de le faire.
Je demande ensuite un contenant pour déboucher mon nez et laisser tomber les kleenex de mon nez. L'infirmière, pas trop expérimentée, m'amène.... la poubelle qu'elle installe à côté de mon lit !!! Premier fou rire !
Mon amie lui explique que c'est plutôt un petit contenant dont j'ai besoin (un haricot ferait bien l'affaire, en fait ;-)). Elle m'amène un pot en plastique qu'elle me tend timidement.Je lui demande ensuite des kleenex ou équivalent. Elle m'amène.... un rouleau de papier de toilette !!!
Bon, là au moins, on avait de quoi rire de bon coeur sauf que mon amie n'a pas aimé et elle est allée se plaindre au bureau des infirmières. La pauvre jeune infirmière s'est fait gronder. Du papier de toilette à la place de kleenex !!! Inadmissible... même si on a quand même bien ri.
Ça y est, je suis levée et me dirige vers la sortie. Le gros pansement sur ma main ne suffit pas et ma main pisse le sang par terre. Changement de pansement, compression. Je repars. On croise le médecin qui revient de sa pause. Pas content, il explique à mon amie que, si je reviens, je ne serais pas acceptée puisque je pars sans son approbation. Tanpis. Je m'en vais.
Il reste à payer la consultation : 500 Rs. = 2,50 € ou 3,50 $CA. Le reste est payé par l'assurance. Les srilankais ont une assurance complémentaire pour aller dans des hôpitaux privés car les hôpitaux gouvernementaux sont lamentables d'attente, de manque de propreté et de soins qui trainent en longueur.
Petit déjeuner santé et nourrissant
On s'en va. On a faim. Il est 10h30. On s'arrête pour déjeuner au Hela Bojoun, un espace où on fait à manger (local) devant nous, où ça coûte le prix local et où les femmes qui y travaillent sont à leur compte. Un projet gouvernemental fort intéressant et où on mange vraiment bien.
Ce matin, au menu, je sens que j'ai besoin de chaud et de verdure. J'ai envie de kolakande, boisson qui est en fait une espèce de soupe-smoothie chaude avec plein de verdure et du riz. Nourrissant, je sens que ça me fait du bien. Un verre de jus de papaye, un tossé (espèce de crêpe avec une sauce à la noix de coco) et mon ventre est plein.
On rentre à la maison et je prends le reste de la journée pour me reposer et reprendre des forces.
Quand le corps nous parle
Je me demande quand même ce que veut dire cette alerte. Symboliquement, l'écoulement du nez revient à la tristesse, au besoin de prendre sa place, d'être reconnue. Je me sentais triste ces derniers jours, sans vraiment de raison pourtant. Ça me parle... A voir comment je vais régler ça maintenant.Mes amis sont adorables et toute la famille est aux petits soins. Je suis choyée.
Sans paniquer, je sens quand même des craintes quant à ce qui s'est passé, comme une épée de Damoclès sur la tête, que ça pourrait se reproduire. Sans vouloir alimenter des pensées qui amèneraient à des conséquences/causes plus graves, je me demande quand même ce que la vie veut me montrer, où elle veut m'amener avec ça.
Dans la soirée, mon amie me met un mélange de poudre ayurvédique et miel sur le visage pour prendre soin de mon nez et de mes sinus. J'ai l'air d'une indienne. Elle semble avoir compris mon bobo au sens ayurvédique. Je préfère ça à des piqûres et autres soins invasifs. Pour le moment, tout devrait s'arranger pour le mieux ainsi.
Un ami de mes amis vient à la maison. L'histoire de la poubelle et du papier de toilette fait rire tout le monde. On passe une belle soirée ensemble. Une bonne nuit et, demain, tout devrait être rentré dans l'ordre.
A bientôt !
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De tout coeur
© Dominique Jeanneret
Thérapeute holistique