Photo Ville de Paris/COARC/Moser&
Après avoir été le clocher de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie (édifice qui, vendu comme bien national pendant la Révolution, fut alors dépecé comme carrière de pierres), la tour Saint-Jacques fut acquise en 1836 par la Ville de Paris, en ornement de l'un des premiers jardins publics parisiens.
Au fil des siècles, la tour - notamment le décor sculpté délicat et les statues - a été fragilisée par les nombreuses interventions humaines, les agressions climatiques et la pollution au point de devenir dangereuse pour les passants. Quatre interventions ont été effectuées en 150 ans, sans réussir à enrayer les chutes de pierres. La Ville de Paris, en concertation avec la Conservation régionale des Monuments historiques, a donc décidé d’en entreprendre une restauration complète qui devrait conserver et à consolider au maximum les éléments de l’architecture, du décor et de la statuaire, qui datent de la construction au XVIe siècle et de la rénovation du XIXe siècle.
Les travaux, débutés en mars 2006 après plusieurs années d’études préparatoires et d’investigations minutieuses, dureront trois ans. Nettoyée et restaurée, la tour réapparaîtra progressivement de haut en bas, au fur et à mesure de l’enlèvement des échafaudages.
Les travaux aujourd'hui terminés ont consisté en un nettoyage complet des pierres du niveau 4 jusqu’au sommet de la tour qui abrite la statue de saint Jacques. Ce nettoyage a été effectué par micro abrasion (à l’aide, notamment, de corindon blanc), avec des poudres de grains différents selon la nature des pierres ou au rayon laser pour les éléments trop fragiles.
Par endroits, le temps, les intempéries et la pollution ayant rendu les décors illisibles et impropres à la compréhension de l’architecture de la tour, les restaurateurs sont intervenus pour consolider avec minutie tous les éléments conservables. Lorsque la pierre était trop abîmée ou bien lorsque le motif architectural ou sculpté avait disparu, le remplacement s’est imposé : 236 m³ de pierres en mauvais état, soit 472 tonnes, ont ainsi été répertoriées et remplacées.
Les 48 verrières (création de Oudinot au XIXe siècle), réparties sur 8 baies hautes et 8 baies basses, ont également été restaurées (dépose, nettoyage, création des pièces détériorées).
Les couvreurs ont travaillé sur la couverture en plomb de la tour, l’habillage des gargouilles et la restauration des panneaux décoratifs à la base des vitraux. La terrasse sommitale a été recouverte de 80 feuilles de plomb de 3 à 4 mm d’épaisseur afin de créer une étanchéité jusqu’alors inexistante.
Le chantier se poursuivra jusqu’en mars 2009. Les travaux concernent maintenant le socle et la partie basse de la tour. Ils s’achèveront en octobre 2008.
Source : Ville de Paris