[critique] Jugatsu de Takeshi Kitano

Par Vance @Great_Wenceslas

néanmoins, est loin d'être un film contemplatif. Il se permet le luxe d'être même extrêmement brutal mais toujours là où on ne l'attend pas. Kitano y insère des instants de pure poésie sans jamais toutefois les souligner, comme autant de moments suspendus, ne cultivant leur importance que dans leur apparente insignifiance. S'amusant comme un petit fou aux manettes, le réalisateur fantasque livre une partition désordonnée, souvent paradoxale, faisant se succéder toute une série de plans au cadrage travaillé, parfois surprenant (les plans de grue sur la moto, le panoramique dans le bar-karaoké), avec des séquences longues et fluides dilatant le présent sur des futilités silencieuses. Masaki étant quasiment mutique (on n'entend pas le son de sa voix avant un bon moment, alors qu'il occupe l'essentiel du début du film), on a la vive impression d'un cinéma étrange, apathique et déroutant. Et surtout, on se demande longtemps ce que raconte le métrage.