L'argentin Leandro Erlich, en ses illusions, associe grand public et art conceptuel contemporain, ce qui n'est pas une mince affaire. On peut établir une gradation (illusoire ?) entre le côté ludique de certaines œuvres/installations et le froid rébarbatif, repoussant, impénétrable ou trop violemment subversif de certaines autres. Tout l'art contemporain se situe dans cet espace, entre acceptation béate et instantanée (comme ici) et refus outragé (on pense au plug anal de la place des Vosges par exemple ou, plus récemment aux pneus de tracteur de l'Opéra Garnier) Leandro Erlich opère dans le consensus : du parc ludique à la réflection/réflexion avec un public qui adhère par immersion et contemplation tout à la fois. C'est un art aussi de plaire à tout le monde et je crois en fait que ce "tout le monde", c'est Fabrice au milieu de la bataille : il n'y voit rien. Et s'en amuse d'autant plus. On est à la source de l'art, du coup, qui se fait oublier en tant que tel comme aux origines, avant la Renaissance, avant toute re-présentation. Le côté platonicien de la chose : l'artiste comme menteur, manipulateur, illusionniste, montreur d'ours. la rentabilité des musées est-elle à ce pris : celui du populisme artistique ? Du coup, j'en viens à apprécier les grands mécènes qui parient sur la valeur de ce qui est, a priori, a contre courant.