Peut-on continuer de prendre à la légère, le berger et la bergère qui manifestent chaque samedi, leur colère ? On ne sait pas trop jusqu'à quel point ils sont sincères de soumettre tout le pays à ce bras de fer ? S'ils sont vraiment des galériens qui ne supportent plus leur galère ? Ou s'ils sont infiltrés par d'authentiques révolutionnaires ?
En les regardant de près, on se dit que même si l'État dans tous ses états, leur remet le paradis, ils ne s'en remettront pas et lui promettront l'enfer... avec ses pavés de bonnes intentions.
Et on se demande par devers ces mauvaises manières, si c'est la vie chère qui a fait déborder le pot de la laitière ? Ou si c'est la persistance de la misère ?
Misère ? Quelle misère ? Que le lendemain sera pire qu'hier ? Que la vie est moins vivable sur terre que sous terre ? Qu'il n'y a plus assez de sources ou de ressources pour que tout le monde se désaltère ?
C'est l'étau qui se resserre. Il y en a trop pour les vipères et pas assez pour les vers de terre. C'est la guerre entre ceux qui font l'histoire et ceux qui veulent la refaire.
Misère ! Rien à faire, tout est à défaire. Même le plus éveillé s'y perd. Et tous les précaires se sont donnés le mot pour ne plus se taire et pourrir l'atmosphère.
Aucun débat, quel qu'il soit ne saurait les satisfaire. Ceux qui ont fini par déterrer cette hache de guerre, ne sont pas prêts de revenir en arrière. Ils veulent détruire le veau d'or qui les désespère. Guerre des nerfs à l'encontre du nerf de la guerre. Le plus grand nombre est désormais persuadé que le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours aux affaires. C'est désormais la liberté qui gère. Et elle préfère encore le n'importe quoi au moins que rien... Le vide au monde avide.
La question est amère : peut-on tout reconstruire si on n'a pas pris la peine de tout détruire ?
La question est plus qu'amère : Que répondre à des gens qui ne veulent rien au fond et qui font tout pour l'avoir ?
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