Eric Powell a délégué le trait à Stephanie Buscema pour ce second tome des aventures de Lula, petite fille à barbe d’un cirque miteux qui s’est liée d’amitié avec une étrange créature qu’elle a affectueusement dénommée Chimichanga (d’après un fameux sandwich mexicain), est poursuivie par une sorcière aux flatulences nauséabondes et le CEO d’une industrie pharmaceutique avide de nouvelles recettes de placebo. L’illustratrice n’est pas la première venue car petite fille du mythique John Buscema qui s’est illustré durant l’Age d’Or des comics (Marvel notamment, mais aussi Conan le Barbare). Son trait gothique et enfantin (à Stephanie, hein, pas à John) se prête bien à l’univers déjanté d’Eric Powell (à qui l’on doit des oeuvres plus adultes mais tout aussi absurdes comme The Goon, Hillbilly ou la sombre histoire de Big Man’s Plan. Par certains côtés on retrouve le délire psychédélique d’un Bill Wray.
L’histoire, donc. Lula un jour tombe nez à nez avec l’enfant le plus laid du monde, si laid qu’il s’est laissé pousser les cheveux à la manière d’un cousin Machin. Aigri, rejeté par la population locale (très redneck et pleine de préjugés), la jeune fille sera entraînée dans des péripéties qui la mèneront à rencontrer des fantômes, la sorcière Dagmar, et des péquenots plus remontés les uns que les autres.
Malgré les dessins et l’héroïne trop choupinette, l’humour abscons pourrait dérouter un public trop jeune. A réserver aux young adults (ou adulescents) et aux adultes avides de régression.