Pursuit Of Momentary Happiness me donne un peu l’impression d’avoir vécu en 1993 et de découvrir alors In Utero, mais sans avoir jamais écouté Nevermind. Oui, Yak est aussi grand que ça. J’ai juste peur pour eux que le destin ne les rattrape. Et dans le même temps, je sens quelque chose de tellement vivant que je reste tout de même optimiste. Peut-être est-ce cette voix qui, parfois, me rappelle le Julian Casablancas des tout premiers Strokes.
Entre Alas Salvation – le premier album du trio, en 2016 – et Pursuit Of Momentary Happiness qui vient d’être publié, il a littéralement coulé de l’eau sous les ponts… et il semble loin le succès pour Oli Burslem (chant et guitare), Andy Jones (basse) et Elliot Rawson (batterie).
Jones part à Melbourne. Dans un pub londonien, Burslem rencontre Jay Watson, qui fait partie de la formation live de Tame Impala, et prévoit ainsi sur invitation de ce dernier d’aller en Australie répéter avec son groupe chez Kevin Parker (leader de Tame Impala). Dix jours, et ce serait réglé.
Mais Burslem décide d’abord d’aller un petit mois à Tokyo. Beaucoup d’alcool plus tard, il arrive tant bien que mal en Australie. Les répétitions ne se passent pas mal : simplement, il sont en train de refaire le même album.
Retour à Londres, toujours avec de l’alcool pour ami, il se débarrasse de presque tout et vit dans sa voiture. Dix-huit moins, au cours desquels des amis l’hébergeront de temps à autres.
À Glastonbury, où il a resquillé pour entrer, il retrouve John Coxon et Jason Pierce (tous deux de Spirtitualized). Ce dernier lui demande ce qu’il en est de leur deuxième album, et retrouvera alors le groupe en studio dès le lendemain – conseillant notamment à Burslem de chercher une maison de disques.
Pierce les aidera énormément, en ami mais aussi à la production, tout comme Marta Salogni (connue entre autres pour son travail aux côtés de Björk sur Utopia). Rendez-vous au studio RAK, où ils enregistrent 29 chansons en dix jours, dont les onze qui se retrouvent sur Pursuit Of Momentary Happiness. Burslem continuera en allant remixer tout l’album à New York.
Vous êtes encore avec moi ? Cela tombe bien, pour couronner le tout, Jason Pierce, ou J. Spaceman, ajoute sa guitare et sa voix sur le magistral final « This house has no living room ». Justement, écoutez : la chanson va commencer.
(in heepro.wordpress.com, le 15/02/2019)
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