Parent 1, parent 2: C'est la deb et j'men bats les c...

Publié le 14 février 2019 par Pierre Thivolet @pierrethivolet

Peut-on combattre le machisme par de simples lois sociétales ?

« Salut mec ! dis moi tu viens d’où ?D’une autre tess, Abdel prends lui toutEt je m’en bats les couilles C’est la deb, negro c’est la deb »Il a 16 ans, il s’appelle ( nom de scène) Brvmsoo, et c’est la nouvelle révélation du rap de Nanterre, cité Picasso. 16 ans…A 15 ans, Rimbaud Arthur écrivait : La chambre est pleine d’ombre ; on entend vaguementDe deux enfants le triste et doux chuchotement.C’était juste avant de fuir Charleville-Mézières qui était une sorte de Cité Picasso-Nanterre de l’époque. Ceci dit, ce n’est pas parce qu’on vient de cité qu’on est un Rimbaud qu’on assassine. Rimbaud aurait sans doute pu écrire « j’men bats les couilles », lui qui écrivit le « Sonnet du trou du cul «  (Eh !oui ) : Obscur et froncé comme un oeillet violetIl respire, humblement tapi parmi la mousseHumide encor d’amour qui suit la fuite douceDes Fesses blanches jusqu’au coeur de son ourlet.N’empêche que cette obsession des « couilles qu’on bat » et autre « suce ma bite » chez les rappeurs d’aujourd’hui, « interpelle » à l’heure où les députés, pour tenir compte de l’évolution des couples, viennent de modifier la dénomination des parents dans les actes administratifs. Finis Père et Mère, changés pour Parent 1 et Parent 2.Quand on lit les textes de ce jeune poète de la rue de Nanterre qui est au diapason de tant de rappeurs : Frérot , poto , gros , negro , je m’en bats les couilles. Et qui pourrait ajouter : La DGF, je m’en bats les couilles. Le RIC, j’m’en bats les couilles. Le grand débat national , je m’en bats les couilles. Les gilets jaunes , sapés comme jamais, je m’en bats les couilles. 
On se dit, que ce n’est pas un fossé mais un précipice qui sépare la jeunesse d’aujourd’hui des quadras des manifs du samedi, et qu’on ne change pas une société par décrets, ni une éducation machiste et phallocrate par des lois. Alors que nous gargarisons avec des « avancées sociétales » qui devraient assurer la parité, l’égalité femme-homme, le respect des femmes, la tolérance à l’égard des différences, beaucoup de jeunes vivent dans un monde de machos, où on est entre mecs à se comparer la taille des muscles en salle de muscu et à fantasmer sur les femmes dont on parle comme des taspé, des pétasses, toutes, sauf ma mère et mes sœurs.La morale de cette histoire : C’est comme pour les préjugés, le racisme, l’antisémitisme, le complotisme, pour que les mecs arrêtent de tabasser leurs meufs, et qu’on arrête de tager Juden sur les vitrines de Bagelstein, il reste encore beaucoup à faire en matière d’éducation…Et tout se joue avant 16 ans!Même problème, même combat.