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Bali, c'est ici

Publié le 14 février 2019 par Montagnessavoie
Autour du plan d'eau, il n'y a pas grand chose. Rien qui suffise à un esprit assoiffé de découvertes, à des yeux affamés de voyages. Elle est bien morne, la rive, à côté des merveilles du monde, des pyramides, des villes mystérieuses et des steppes interminables. Rien qui n'aiguise l'appétit d'un baroudeur sans frontières. Pour ce genre de personnage qui ne connaît pas de limites, l'espace étriqué étouffe, rase, ennuie, atrophie les sensations.  Du moins, c'est ce que l'on croit. C'est ce dont est persuadé le prétentieux, celui qui n'a pas d'autre fantasme que d'acheter un billet d'avion pour Bangkok et de marcher sur les traces des premiers colonisateurs. D'ailleurs, il méprise les petits joueurs dans leur contentement réducteur, ceux qui se satisfont de peu et se réjouissent d'un rien. Il les méprise et il s'en gausse. Ceux-là n'ont jamais vu la grande barrière de corail ou la grande mosquée d'Ispahan. Ils prennent, lamentablement, des vessies pour des lanternes et leur regard s'ébahit devant un roseau, devant un oiseau, devant rien. Ridicule.  Moi, je ne me réjouis pas seulement de voir un canard ou un arbre. Je vois dans le vol d'un héron tous les oiseaux de l'Afrique. Je perçois à la surface de l'eau cette force inhérente à toutes les eaux de la terre, de l'Amazone à l'Océan, en passant par les eaux millénaires du Nil. Dans un jonc, je voyage au Pérou, sur une barque légère comme un nuage et ma respiration altérée par l'altitude grimpe jusqu'au ciel de l'altiplano. Dans un paysage habituel et prévisible, je suis capable de me sentir très loin, ailleurs, à un endroit précis de la terre et partout à la fois. Je ne suis ni ici, ni là-bas et je ne prends pas le plan d'eau pour le lac Victoria. Simplement, dans la nature, je suis sur la Terre, je me fonds dans le paysage pour ne faire plus qu'un avec lui. Peu importe que je connaisse le chemin par cœur, que l'itinéraire soit connu comme une règle du jeu de départ.  Voyageur, si ton handicap consiste à avoir besoin de Bali pour t'émerveiller, alors je plains ta vie morne, livide, faite de l'attente hallucinée du prochain périple. Moi, prétentieusement, avec une impertinence affirmée, je te confirme que Bali, si tu le souhaites, c'est ici.  Bali, c'est ici
Bali, c'est ici
Bali, c'est ici
Bali, c'est ici

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