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A legend of the wars of Montrose

Publié le 14 février 2019 par Christophefaurie
A legend of the wars of MontroseWalter Scott, cet inconnu. On le croit écrivain de roman d'aventures. Mais l'aventure n'est qu'une excuse. Ce qui compte, ce sont les personnages, typés et complexes (les héros, eux, sont fades), et l'Histoire.
Ici, on est au temps de Charles Ier. Le roi et son parlement sont en guerre. Apparemment, c'est une guerre de religion. Le roi est catholique, le parlement protestant. Mais ce n'est qu'une apparence. Car le roi veut un pouvoir absolu, et la haute société, elle, veut une "république", ce que l'on appelle "Commonwealth", et qu'établira Cromwell. Le roi perdra, et sera décapité. On décapitait beaucoup en ces temps là. A croire que ce sont les Anglais qui ont inventé la Terreur, et la Révolution. Mais ce n'est pas ce que raconte le livre.
Une armée écossaise est partie combattre aux côtés du parlement, et de Cromwell. L'Ecosse de Scott ressemble à la Corse de Mérimée (à moins que ce ne soit le contraire). La fidélité va au clan, et on habite des donjons lugubres. Surtout, on a le sens de l'honneur. Les clans sont organisés sur le modèle féodal. Mais, ils se haïssent tous. Leur souci est de conserver le statu quo, l'anarchie. Or, si le marquis d'Argyle (on écrit Argyll aujourd'hui) triomphe avec les parlementaires, son pouvoir sera absolu. Alors sa famille adversaire, les Montrose, suscite une rébellion. Il s'ensuit une guerre civile écossaise. Montrose a initialement le dessus. Seulement, il est allié aux Highlanders, qui ne connaissent que la rapine. Lorsqu'ils gagnent une bataille, ils se replient avec leur butin dans les montagnes. Montrose est donc incapable de mettre KO son adversaire. Il est en permanence pourchassé. Il doit se livrer à une guérilla. (Il finira décapité, ainsi que son adversaire.) Histoire d'un changement ? Comment la société civilisée met au pas la liberté ?
La force du récit, ce sont ses personnages. Et notamment un mercenaire écossais, qui revient de la guerre de 30 ans, sur le continent. Il est passé de camp en camp. Il est intarissable et ridicule, et pourtant courageux, il change d'uniforme comme de chemise, et pourtant il a le sens du contrat et de l'honneur.  Le plus surprenant, peut-être, est un bandit de grand chemin, chef d'une secte d'assassins faméliques, qui, au moment de mourir, déclare son amour de la liberté d'une façon qui devrait nous amener à nous demander si la civilisation ne nous a pas fait passer à côté de la vie.  Bien sûr, il y a une histoire d'amour et de vengeance, à la Mérimée. Mais c'est tellement secondaire que c'est certainement un sacrifice aux attentes d'une époque qui avait soif de fantastique et de romantique.

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