La salle de cinéma était pleine. Un film américain ? Avec des super-héros ? Un bon thriller ?
Non, un film avec des SDF, des femmes et des « travailleuses sociales ». Une municipalité du Nord (l’accent, tout de suite, on le reconnaît, pas besoin de l’exagérer comme dans les films de Dany Boon). Comme d’autres municipalités ou d’autres gestionnaires, cette municipalité calcule la rentabilité d’une structure d’accueil de jour. Pas assez rentable, il faut fermer. Alors, l’équipe s’installe dans la désobéissance : L’Envol n’est qu’un accueil de jour ? on pourra désormais y dormir la nuit ; et puis on y crée des ateliers thérapeutiques avec un encadrement ne reposant que sur la bonne volonté et la conviction. La confiance retrouvée des femmes (un emploi enfin décroché, une relation affective engagée) se heurtera quand même à l’intransigeance de l’administration. Certes, le film n’échappe pas à certains clichés (une bénévole qui soigne là le malaise de son foyer, une salariée trouvant dans cet accueil de jour ce qu’elle ne trouve pas dans sa vie privée) mais, pendant la durée du film, les invisibles auront été vues (même si ce n'est pas elles qu'on voit sur l'affiche), et dans cette salle applaudies.