631_ Des Genêts au nord au mont Tahat dans le Désert _4
Publié le 13 février 2019 par Ahmed Hanifi
TAMANRASSET
Mardi.
Hier soir, le réceptionniste de l’hôtel des Travailleurs de l’Éducation Nationale, ne
m’a demandé qu’une pièce d’identité et 1500 DA, « remplissez la fiche et
signez-la ». La chambre, au deuxième étage, est spacieuse avec trois lits
bien tenus, propres, la température juste ce qu’il faut et mon lit confortable. Cela me change de In Salah. J’ai bénéficié d’une
réduction de 50%, mais ne souhaite pas partager la chambre une seconde nuit, je
chercherai un autre hôtel.Lorsque je me suis réveillé (ai-je ronflé ?),
le jeune enseignant était déjà sorti. C’est d’ailleurs le claquement de la
porte qui m’a fait sortir de la nuit. Leur formation commence à 8h.
Je
quitte les lieux après le petit déjeuner, non sans avoir laissé un mot dans la
chambre, sur le bureau à mon voisin dont je ne connais pas le nom
« bonjour, je passerai plus tard, vers 17 heures ».
Je
tourne dans le centre de Tamanrasset écrasée de chaleur avant même le milieu de
la journée. Il ne fait bon marcher qu’à l’ombre. Je finis par me résoudre à
prendre un taxi, le sac à dos me pèse. Nous tournons à la recherche d’un hôtel
correct. On tourne sans résultat, plusieurs m’ont demandé de repasser
l’après-midi. Je reviens dans le centre ville, derrière la mairie. Je traverse
le long pont de l’oued Tamanrasset (complètement sec), passe trois rues,
bifurque sur ma gauche, passe devant la mosquée El Atik.
Derrière il y a deux
rues qui font comme une fourche, je prends la seconde, et je vois
« ONAT », l’office du tourisme.
L’accueil est très chaleureux, mais hélas, le responsable n’a rien à offrir,
« nous n’avons plus de moyens matériels et financiers pour proposer des
circuits dans la région… Le tourisme est mort car il n’y a pas de volonté
politique. Rien. » Très désabusé le responsable. Ses collègues et lui ne
sont plus payés depuis des mois… « Alors que faire et comment ? »
Il me donne les coordonnées d’une agence de voyages, Akar Akar, non loin de la
grande esplanade, en face de L’Office de la culture et celles d’un « camping »
à l’autre bout de la ville, à Adriane. Il me conseille de visiter le Musée de
la civilisation de l’Ahaggar.
Je prends un taxi et en dix minutes nous
arrivons au quartier de l’Adriane. Les
routes ici sont plus ou moins fluides. Rien à voir avec la folie des villes du
nord. Je demande au taxi de m’arrêter devant « l’Auberge du Caravansérail ».
C’est un autre « camping », réputé. L’accueil est à la limite de la
correction. Le responsable me fait bien comprendre que seuls les étrangers sont
les bienvenus, « mais vous pouvez téléphoner ici » me dit-il en me
tendant un prospectus avec les coordonnées de la maison-mère à… Ghardaïa. Je ne
le conseillerai à personne. Je reprends le taxi qui me descend devant « le
camping » cible, celui qui m’a été proposé par le responsable de l’ONAT. Ce
n’est pas un camping, mais il y a suffisamment d’espace pour accueillir des
campeurs.Il
n’y a pas d’étages, les pièces sont agencées les unes à coté des autres et leur
prix varie de 1200 à 3000 DA la nuit. La mienne ne fait pas plus de 20m2 avec
trois lits, un sommier, plutôt seddaria
que sommier, et un matelas. À In Salah je n’avais qu’un matelas posé à même le
sol. Ce sont des cubes avec un minimum de contenu, une télé par exemple et une
chaise. Les douches et sanitaires sont à l’entrée. Il n’y a pas de restaurant,
mais une boutique à l’entrée qui fait aussi office d’accueil pour « le
camping » et où l’on vous propose de l’alimentation. On y trouve aussi des
oiseaux en cage avec des sachets de graines, des articles souvenirs. Tout un pan de mur
est réservé à l’herboristerie.
À
l’agence Akar Akar, l’accueil est formidable. Tous les renseignements
disponibles sont offerts.
Je suis accueilli par le responsable de l’agence. Il me dit « nous ne
faisons que l’Assekrem, depuis quarante ans » et puis qu’il ne peut pas mobiliser
un véhicule pour une seule personne. Ou du moins si, mais « cela vous
reviendrait très cher. » Et il me communique les coordonnées d’une autre
agence, « vous ne serez pas déçu, demandez Bahamoud de la part de Mokhtar ».
Je note, le remercie et quitte les lieux. Je ne sais pourquoi, ce type je le
crois. Dans un fast-food à côté de l’agence, je prends un Shawarma
et, dans le café en face, à l’angle de la Tahtaha, derrière la mairie, un thé.
J’appelle
Bahamoud « Allo ?... » Très sympa. N’a pas trop tergiversé sur
la destination, ni sur le prix, « va pour 10 »… il comprend très bien
mon désir d’aller au plus haut et moi son souhait de ne pas trop « casser
le prix ». Il me donne rendez-vous demain devant l’hôtel Ahaggar,
« tu dis au taxi Guetaâ el oued », c’est le nom du quartier.
-
À quelle heure ?
-
M’âa sbah
Je
ne suis pas avancé, « tess’âa ? »
neuf heures…
- Yeh !
Je reprends
un verre de thé. Je respire. Je déambule au gré du vent, il n’y a pas de vent.
Ferai-je du sur-place ? Non, je demande après le musée. Mieux vaut prendre
un taxi me dit-on, à pied c’est un peu loin.
Me
voilà devant le musée.
Il
m’a l’air fermé. Je m’adresse au gardien d’une administration adjacente.
« Entre par là » me fait un agent. C’est peut-être un administré qui
connaît les combines. Je rentre par la grande porte de cette administration et,
en effet, entre le musée et elle il y a un espace commun que je traverse pour
me retrouver à l’intérieur de l’enceinte du musée : Musée national des
civilisations de l’Ahaggar. Faute de pouvoir procéder autrement, j’entre comme
dans un moulin – faut pas croire, l’âne n’est pas celui qui entre dans un
moulin en l’absence de gardien, mais le responsable du moulin qui n’a pas fait
garder l’entrée de son moulin ! – C’est affligeant.
VIDEO à venir
Tout est à la portée
de n’importe qui. Dans toutes les pièces, je n’ai rencontré ni visiteur, ni employé.
J’aurais pu me servir en objets préhistoriques (un récipient en terre cuite du
néolithique, une hache en fer, un instrument de musique, un sac en cuir…)
et sortir librement. Je ressors, complètement
secoué. Comment une telle négligence est-elle possible ? Mais cela
s’appelle-t-il de la négligence ?
Après
le musée, je reviens au centre ville. Un chapiteau érigé à côté de la Maison
des jeunes
par la Sonelgaz invite le citoyen à y entrer. Derrière, accolé à la Maison des
jeunes, une librairie propose une « expo-vente de livres ». 90% des
rayonnages sont en arabe. Au fond à gauche quelques tables de livres édités ici
en français ou importés. Il y a des livres sur l’informatique, sur la religion :
Comment faire sa prière, la Umra… Des classiques français : Le Grand
Meaulnes d’Alain Fournier, Un Thé dans le Sahara d’Eugène Fromentin, Le Blé en
herbe de Colette, La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette…
Il y a
également des auteurs algériens contemporains comme Les Femmes ne meurent plus
d’amour de Ahlem Mosteghanemi, des titres de Yasmina Khadra, de Kamel Daoud… Je feuillette « Un thé dans le
Sahara » d’Eugène Fromentin. Ce passage de la biographie
m’interpelle : « La mort de Léocadie Béraud, en 1844, que Fromentin a
passionnément aimée, renforce son désir de voyager… », m’interpelle et me
touche. Je l’achète (Éditions Laouadi, Alger, 250 DA).
Dans
la bibliothèque, en
face de l’hôtel des travailleurs (de loin, l’hôtel ressemble à une citadelle
arc-boutée sur ses deux piliers), il y a des festivités à l’occasion du nouvel
an berbère. Beaucoup
d’agitation à l’intérieur comme à l’extérieur. Non loin, un groupe de jeunes
très enjoués, de l’association « Green
tea, contre le Sida et la drogue » (fondation Anna Lindh) distribuent
des prospectus,des
ballons de baudruche et des bonbons. Ils font la fête, tout autour on sourit. Décidément Tam est vivante, c’est la joie, les
sourires… Je pense à Aïssa, le taxi d’Adrar, celui qui m’avait dit que son
oncle travaille à Tamanrasset. Je ne l’ai pas appelé. J’avoue que je l’ai
oublié. Lui non plus ne m’a pas appelé.
À
l’heure que j’avais indiquée à l’enseignant de l’hôtel des travailleurs etc.,
je me retrouve dans le café qui le jouxte (on peut y accéder de l’intérieur de
l’hôtel). L’enseignant est attablé devant un thé.
Il parcourt un document. « Ah bonjour,
comment ça va ? » Il m’a détaillé sa journée de formation. Le
contexte politique algérien (pour, contre, manifestations, « Union des
travailleurs »…) plus que l’international est une occasion à la
discussion, mais moins de dix minutes après nous effectuons une sortie de
route…
-
Kount
dans les années 2000 impliqué dans la défense des intérêts des enseignants, je
menais des combats auprès de l’administration, des journaux…
-
C’est fini ?
-
Awwah,
les années ont coulé comme les eaux d’un fleuve sous un pont en bois.
-
Elles ont tout charrié.
-
Koullech,
le bon et le mauvais.
-
Tu n’écris pas ?
-
Lala, non,
mais je l’ai fait au début. J’écrivais des motions, je dénonçais
l’administration, j’écrivais aux journaux, j’intervenais dans les débats. Koulch khorti yak kho.
-
Il y a les réseaux sociaux.
-
Wech Facebook
wella Twetter hada tmaskhir. Les gens tapotent au maximum 280 caractères, rédigent
des notes à l’emporte-pièces, après il y a des réponses, ça part dans tous les
sens et ils ont l’impression de faire la révolution parce que 15 ‘‘amis’’ ont
liké leurs commentaires et donc assouvi la voracité de leur profond ego, hada tmaskhir.
-
Sérieux ?
-
Awedi
ils s’agitent dans un verre à tord-boyaux en se shootant à la Dopamine !
-
Mais tu peux créer un site ou un blog, c’est
autre chose. C’est ce que j’ai fait en 2005. Beaucoup de littérature et de textes…
c’est beaucoup plus pertinent et constructif que leur « politique »
-
Wallah
tu as raison. Ils s’agitent dans un bocal et ils pensent sérieusement faire
avancer le monde !
-
J’approuve ton désenchantement, mais…
Cela a duré près de deux heures !
Pour le remercier de sa gentillesse, de son intelligence, de
ces sympathiques moments, je lui offre « Le Choc des ombres », mon dernier
roman. « Tu es écrivain ?!? » sursaute-t-il. Son intonation est
telle que je ne sais s’il faut lire le point d’interrogation après ou avant le
point d’exclamation. Je te laisse mon courriel, tu me feras part de tes
réflexions.
Mercredi.
Il
est 9 heures et je me trouve au lieu du rendez-vous. Le taxi connaît bien
l’agence Tim-Missaw. Elle se trouve à deux cents mètres de l’hôtel Ahaggar.
En face il y a un marché
où l’on se procure des herbes pour le bétail, des produits divers pour la construction, on
est dans un quartier de grossistes manifestement.
L’accueil
est très chaleureux, comme souvent dans le Sud. À 9 h 30, on a fini de
renseigner les documents (nom etc.), il me remet l’exemplaire qui me revient,
un « Bon pour, location de 4X4… » L’agence, et je le découvre,
est en fait une société de location de véhicules, et de tourisme ! Le patron, Bahamoud donc, me dit que c’est lui
qui gère le camp de l’Assekrem.
Le
4X4 est prêt. C’est le gérant qui prend le volant. Au milieu de l’avenue on tourne à droite
jusqu’au rond point Illamen, à gauche après la station d’essence. La traversée de la ville est rapide, larges
avenues doubles avec terre-plein et lampadaires modernes, plusieurs
ronds-points, parfois avec jets d’eau en action. Rocade N, rond point de la
CNAS, on passe devant l’université et nous voilà sur la nationale 1. Sur quatre
voies et terre-plein de nouveau, aux rebords rouge et blanc, planté de palmiers. À gauche la
nouvelle gare routière. Je ne sais pourquoi, au moment où l’on passe devant le
mémorial dédié aux 102 morts du crash de l’avion Air Algérie en 2003, juste
devant l’aéroport,
j’ai une pensée pour tous les morts du complexe gazier de Tiguentourine (près
de la frontière libyenne, non loin d’In Amenas, à environ 700 km au
nord est d’ici), à la suite d’une attaque terroriste islamiste. L’opération
avait duré trois jours, du 16 au 19 janvier 2013. Il y eut 37 otages tués et 29
terroristes abattus.) Quant au mémorial, à cet endroit précis, le 6 mars
2003, un avion d’Air Algérie s’est
crashé, deux minutes après son décollage. Il y eut un seul survivant, un appelé
de l’armée, me dit Bahamoud. Il y avait aussi une douzaine d’Européens et un
japonais. Quelques centaines de mètres après le mémorial, nous bifurquons à
droite. Une route bitumée sur une trentaine de kilomètres, jusqu’à mi-chemin de
Tahernanet, le reste est piste et tout autour de vastes étendues vides cernées
en partie par des montagnes.
De
l’autoradio se dégagent les magnifiques sonorités du luth de Alla le Béchari le
maître du Foundou (du nom du fond N° 2 de la mine de Kénadsa). Des plaques de
sable parsèment parfois la route. Des poteaux électriques se suivent sur le
côté se tenant par leurs câbles, toute une partie de la route. Plus loin la
terre se fait sablonneuse
avec des monticules de pierres. On traverse l’oued Taghlat, à sec. Un peu plus
loin on passe devant un hameau de moins de dix constructions, c’est Ouled
Outoul. Le village Taguenart ouest est indiqué sur la gauche. De temps à autre
des grandes surfaces, agricoles, sont protégées par des branchages de palmiers,
d’acacias (talh) ou d’autres arbres
de la région comme le tamaris (Tabarkat
ou torha en tamachek), maintenus entre eux par d’autres plantes sèches en
forme de lianes. En d’autres endroits et à défaut de branches on a posé côte à
côte des dizaines de pneus. Le premier est perché sur la pointe d’une longue
tige métallique, veillant sur les terres et les hommes, éloignant le mauvais
œil. Suivent des acacias de plus en plus nombreux, penchés, peut-être sous la
menace répétée des vents. Et toujours au loin les montagnes qui veillent. Au
loin sur la droite, le mont Aharhar. Il y a peu de sable dans la région, nous
sommes sur une zone volcanique. Lorsque nous entrons dans la piste ce sont des
étendues de sable aussi larges que celle de la plage Napoléon en PACA.
« Tiens, là-bas, tu vois ? c’est Tahat ! »
s’exclame soudainement
le guide « 3010 mètres ». Majestueux mont. Devant nous toujours des
plantes de toutes sortes, certaines endémiques. Un conifère du désert (cyprès),
des plantes qu’on dirait des pissenlits ou marguerites… et d’autres : absou, atoufar, tataït, aklouhen, wervaza,
gergire….
Bahamoud
me les donne dans le désordre et sans correspondance française, pas facile. Un autre oued, Inhouter. Nous sommes ici sur
le plateau de l’Atakor à 2000 mètres au
dessus du niveau de la mer (Tam est à 1400). Les espaces se font maintenant
très caillouteux, de grands plateaux basaltiques. Rares sont les panneaux
routiers de signalisation. La plupart d’entre eux indiquent un virage tantôt
gauche tantôt à droite, la route serpente pas mal. Brusquement Bahamoud quitte
la piste, bifurque vers la droite « un détour » me dit-il, en
direction de Tajmart occidental. Pas pour rien. Nous traversons une sorte
d’oued à sec, avec au fond le mont Tissilatine, il roule très vite braque à
gauche, à droite, et plus vite encore, pour ne pas s’ensabler, ainsi pendant
cinq bonnes minutes, avant de s’exclamer devant une sorte de cul-de-sac
« et voilà ! » Magnifique en effet, nous sommes devant un rocher
sans âge, sur lequel on aperçoit parfaitement les lignes d’un rhinocéros.
-
C’est le fruit du travail de nos
ancêtres !
-
Combien 3000 ans ?
-
Oui peut-être 5… »
-
Il y en a d’autres ?
-
Oui, mais c’est un peu loin et pas du tout sur
notre route…
Et
toujours ces poteaux électriques, nécessaires de nos jours, mais qui blessent
le paysage. Nous croisons une trentaines de randonneurs, « ils descendent
de l’Assekrem » dit Bahamoud qui salue leurs guides et demande des nouvelles
de la haut. Tout autour de très nombreuses touffes de mil saharien. Au loin cette fois le
Djebel Taramanent (appelé aussi pyramide). Cinq kilomètres plus loin, nous tombons sur
une composition étrange : plusieurs cercles concentriques faits de
pierres, le plus grand faisant environ douze mètres de diamètres.
-
C’est un tombeau qui date de 3 à 5000 ans environ, les hommes tournaient autour
en invoquant les dieux » dit le guide. Plus loin, un autre tombeau, plus
discret et plus récent. Un saint local, L’Amenokal Moulay Abdallah, dont le guide ne peut jurer
de l’exactitude du nom, est enterré ici. Cette fois le paysage est fait de
monstrueux blocs dont une partie est cachée, comme les icebergs.
Nous sommes bientôt arrivés me fait le guide, alors que des
dromadaires se déhanchent nonchalamment de l’autre côté. Encore des plantes,
magnifiques Armoise,
qui embaume l’ai, il suffit d’y passer les doigts, on en mangerait, « ça
c’est une Zilla », une fleur violette, un arbre a la forme d’un caoutchouc du nord, je
ne peux donner son nom,
ni le guide. Au détour d’une courbe apparaît, un magnifique palmier, splendide
dans sa solitude. Nous
approchons maintenant d’un site très respecté ici. C’est le lieu de la plus vieille
mosquée de toute la région. Une mosquée vieille de l’époque de Oqba Ben
Nafi (7° siècle), avance
imprudemment le guide. Le nom de cette mosquée est « Jamaâ Illamen »
et construite avec de la bauxite apportée de l’actuel Mali. Il n’en reste presque
rien, un amas de pierre et un réduit. Nous baignons dans un silence parfais
lorsque le 4X4 se tait. Le désert nous renvoie à notre propre profondeur, à
notre propre réalité, à notre propre découverte si l’on osait se poser quelques
temps. Près d’un arbre appelé Tihounen qui ne pousse qu’entre les blocs de
pierres ou rochers, nous étalons une natte le temps de manger une Taguella (pain local) avec un
bouillon épicé (oignon, tomate séchée, un peu de viande), et de prendre
quelques thés.
Nous
reprenons la route, en direction du village de Terhenanet
où nous sommes accueillis par les chefs
locaux. Les échanges sont courtois.
Bahamoud
les connaît tous et les échanges durent autant de temps qu’il nous faut pour
apprécier les trois thés je dirais obligatoires. Le premier, disent les uns est
dur comme la vie, amer disent les autres. Le deuxième est doux (ou fort) comme
l’amour. Le troisième est suave (ou doux) comme la mort. On dit aussi dans un
autre ordre que le premier est amer comme la mort, le deuxième doux comme la
vie et le troisième sucré comme l’amour. Peu importe les déclinaisons
finalement, l’important est de boire les trois verres pour en apprécier dureté,
douceur ou amertume.
Bahamoud
nous quitte. Et comme prévu je vais rester ici avec mes hôtes. Ils m’ont
proposé d’occuper une salle attenante à l’école, juste derrière.
Demain
j’emprunterai les chemins d’Illamen avant de poursuivre en direction du Temps
du mont Tahat à ma propre découverte…
Fin
(provisoire)
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