Des lieux de sépultures aborigènes confirmés dans la péninsule du Cap York en Australie

Publié le 13 février 2019 par Jann @archeologie31
Les origines des monticules de sable dans et aux alentours de Mapoon (ville du comté aborigène de Mapoon) dans le Queesnland ont longtemps été débattues par les chercheurs. Certains pensent qu'ils sont des formations naturelles ou qu'ils ont été créés par les oiseaux, alors que d'autres suggèrent qu'ils sont d'origine humaine.
Ces paysages en terres sont bien des tertres funéraires après des années de débats sur leurs origines et leurs fonctions.
Tante* Diane Nicholls rapporte que son peuple a toujours dit que ce sont des tertres funéraires contenant les restes de leurs ancêtres. "C'est important, pour notre identité et notre patrimoine, de savoir que nos ancêtres vivaient ici et avaient des rituels et des pratiques cérémonielles" rapporte-t-elle, "les ainés ont toujours su, lorsqu'ils grandissaient (...), que des tombes se trouvaient ici."
Cela est aujourd'hui confirmé par la science

La technologie radar fournit un aperçu des anciennes coutumes funéraires


Le Western Cape York Communities Trust a financé un consultant archéologique, Veritas Heritage, pour étudier le site en concertation avec les groupes familiaux aborigènes.
Des relevés initiaux avec un radar avec pénétration de sol sur 11 monticules ont montré de nombreux cas d’inhumation. L'archéologue principale, Dr Mary-Jean Sutton, a rapporté que les premières observations suggèrent que certains remontent à environ 6000 ans. "Nous pensons à l'époque holocène" dit-elle, "c'est à peu près au même moment que les pyramides en Egypte et le néolithique en Grande-Bretagne, mais nous ne savons pas quand exactement; cela peut être plus ancien ou plus récent".
Les chercheurs ont utilisé le radar à pénétration de sol et un magnétomètre pour cartographier le contenu intérieur des monticules sans les déranger. Les images ont donné un aperçu des anciennes pratiques funéraires et des changements dans les pratiques culturelles au fil du temps.
Selon le Dr Sutton, le radar a identifié des couches dans les monticules et des objets dans les tombes, notamment du corail, des fleurs et des lances, utilisés pour décorer ces anciens lieux de repos. "Ce n'est pas du corail présent naturellement. Un géomorphologue a examiné le corail et il ne pense pas que ce soit naturel. Il a été récolté et mis délibérément sur les monticules" rapporte le Dr Sutton, "Cela indique que les pratiques funéraires des autochtones à Mapoon sont très anciennes. Nous n'avons jamais mesuré la complexité du lien culturel à Mapoon."

Cette découverte incite à mieux protéger les lieux de sépulture aborigènes


On estime qu'il y a des centaines de tertres funéraires similaires dispersés dans la communauté Mapoon et à travers Western Cape. Les archéologues disent que les tumulus funéraires présumés nécessitent un complément d’analyse, tandis que les propriétaires traditionnels réclament une protection accrue de leur patrimoine.
Plus de 250 buttes terrestres ont été cartographiées le long d'une côte de 60 kilomètres dans la région de Mapoon.
"On sait maintenant que ces monticules sont là, et ce depuis des années et des années, aussi, alors que l'exploitation minière est en cours, il doit y avoir une protection et une loi pour ces choses," dit Aunty Diane.
Malgré les inquiétudes de la communauté, le groupe minier international Rio Tinto a assuré aux habitants de Mapoon qu'un processus clair était déjà en place pour s'assurer que la mine travaille avec les propriétaires traditionnels pour identifier et gérer le patrimoine culturel.
*"Tante" ou "oncle", sont des mots utilisés par les aborigènes pour s'adresser aux personnes plus âgées avec lesquels le locuteur n'est pas nécessairement lié.
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