Magazine Poésie

Le fleuve est un étranger et tu es mon amour

Par Vertuchou

L’étranger le fleuve — Elle a dit
Et elle s’est préparée à chanter.
Nous n'avons pas essayé le langage de l'amour, ni abordé
en vain le fleuve.
La nuit m'est venue avec son mouchoir
Et il ne m'est jamais venu de nuit comme cette nuit.
J'ai alors fait offrande de mon sang aux prophètes,
Qu'ils meurent à notre place…
Que nous restions une heure encore sur le trottoir des
étrangers
Et elle s'est préparée à chanter.

Nous sommes seuls à l’instant des amants.
Fleurs sur l’eau
Et traces de pas sur l’eau.
Où irons-nous ?
Pour la gazelle, le vent et la lance. Je suis le couteau et la
plaie.
Où irons-nous ?
Voici la liberté jolie,
Tes yeux et des pays posés sur une lucarne
Dans ma veine coupée.
Où irons-nous, oiselle en feu ?
Pour la gazelle, le vent et la lance.
Et pour le poète, des temps qui viendront plus élevés que
l'eau et moins que les cordes des potences.
Où irons-nous, oiselle de l'exil ?
Je n'ai pas dit adieu. Je viens de faire mes adieux à la
planète Terre.
Avec moi, tu es rencontre permanente d'un adieu l'autre
Et je témoigne que l'amour est pareil au trépas.
Il advient au moment où tu n'attends pas cet amour.
Ne m'attends donc pas…

Mahmoud Darwich

Partager cet article

Repost 0
Le fleuve est un étranger et tu es mon amour
&version; Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Vous aimerez aussi :

Il reste toujours quelque chose des amours
Il reste toujours quelque chose des amours
Plein vol (extrait)
Plein vol (extrait)
Refus du poème
Refus du poème
Couplet de la rue de Bagnolet
Couplet de la rue de Bagnolet

Poètes D'aujourd'hui

« Article précédent

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vertuchou 94 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine