Je suis tombé sur un livre du sociologue italien Luciano Gallini, un des plus éminent sociologue italien de l’après guerre, mort en 2015. La liste de ses publications est ici, malheureusement pas traduites en français. Sa biographie en italien est ici.
Il a commencé à travailler dans les années 60 chez Olivetti à Ivrea, il connaissait donc bien le monde du travail et en particulier les nouvelles technologies.
(Olivetti aurait pu être avec Bull et Siemens et d'autres le fondement d'un groupe européen d'informatique rivalisant avec IBM. Mais nous, plus malins, on avait le Plan Calcul, un plan bien français et on l'a eu dans le calCul...)
Je vous traduis la 4ième de couverture de sa dernière parution intitulée :
« La lutte des classes après la lutte des classes »
La caractéristique saillante de la lutte des classes à notre époque est celle-ci : La classe que l’on peut définir comme celle des vainqueurs, conduit une lutte tenace contre la classe des perdants.
Depuis les années quatre-vingts la lutte conduite par la base pour améliorer sa vie a cédé la place a une lutte du haut pour récupérer les privilèges, les profits et surtout le pouvoir qui s’était d’une certaine manière érodé dans les trente années précédentes.
Ainsi est le monde du travail au XXIième siècle, ainsi a changé la physionomie des classes sociales, ainsi sont les normes et les lois voulues par la classe dominante pour renforcer sa position et défendre ses intérêts.
L’armature idéologique qui est derrière ces politiques est celle du néolibéralisme, une théorie générale qui a donné un grand coup de pouce à la financiarisation du monde et qui a maintenu une pression ininterrompue malgré les bruyants démentis auxquels la réalité l’a soumise.
La compétitivité que cette théorie invoque et les coûts que cette compétitivité impose aux travailleurs constituent une des formes assumées de la lutte des classes de nos jours. Les conséquences sont sous les yeux de tous : augmentation des inégalités, redistribution des revenus du bas vers le haut, politique d’austérité qui minent les bases du modèle social européen.
L'entretien qui a précédé le livre est ici. Ce n'est pas très original mais c'est un bon résumé des causes des certains mouvements.