On y côtoie la haute société intellectuelle anglaise. Un petit monde où se retrouvent et parlent ensemble les leaders des forces politiques qui, ailleurs, s'affrontent. Cela va du nihiliste au leader fasciste. L'Angleterre est un pays où les Mussolini, les Gramsci et les Agnelli sont parents, et se retrouvent dans les salons de ces derniers. Un petit monde très anglais, c'est à dire qui parle extraordinairement simplement et bien.
Le roman commence en un miracle de légèreté et d'intelligence. Une succession de dialogues où les sentiments se dévoilent. Des mystères des relations humaines, et de leurs moments de grâce. Malheureusement, cela se gâte sur la fin. Pas vraiment parce qu'elle est sombre, mais parce que les personnages se figent en archétypes à la Dostoievsky et à la Flaubert.
D'ailleurs, il y a peut être un "bon" dans cette histoire, un héros. C'est quelqu'un qui ressemble à D.H. Lawrence. Son discours est très moderne me semble-t-il. Il éprouve nos inquiétudes. L'humanité est en danger. Non du fait des vices de l'homme, mais à cause de sa raison, qui les pousse à l'absurde. Que faire ? Lisons D.H. Lawrence ? Lady Chatterley n'est pas un livre égrillard, mais un appel à la libération, vis-à-vis des excès de la raison ? De retour à la raison, en quelque sorte.