Saga Belgica : la Flandre s’est piégée par son intransigeance

Publié le 11 juillet 2008 par François Collette

La Flandre politique, qui célébrait ce 11 juillet sa « Fête Nationale », s’est rendue compte, un peu tard, qu’elle s’était piégée par son intransigeance radicale et sans concession en matière de réforme de l’Etat. Grossière erreur stratégique car cette fois les Francophones se sont rebiffés tous en chœur et ont fait bloc. Une attitude à laquelle les Flamands ne s’attendaient manifestement pas, ayant pour habitude de prendre leurs compatriotes sudistes pour des moutons faciles à tondre sinon pire. 

A l’approche de la date butoir du 15 juillet imposée unilatéralement par le cartel catho-nationaliste flamand du Premier ministre Leterme (CD|V/N-VA), alors que la guerre des tranchées entre les deux camps ne crée aucune avancée, les discours des responsables de partis flamands de la majorité tentent de manière assez perverse de polir les Sudistes dans le sens du poil en les appelant gentiment à prendre leurs responsabilités et à dialoguer … pour ne pas causer l’irréparable dont ils seraient, évidemment, les seuls et uniques responsables. L’irréparable ! Lisez : une crise de régime. Vulgaire chantage !

Les Francophones doivent résister aux exigences nationalistes sans concession des Flamands quitte à ce que la Belgique éclate car il serait intolérable que la « minorité » francophone soit gouvernée comme l’entendent Mère Flandre et ses zélotes, à leur seul profit.

Confrontés à leurs électeurs et sous l’intense pression des partis nationalistes, les partis flamands de la majorité et particulièrement celui du Premier ministre ne peuvent plus faire marche arrière sans risquer une défaite cuisante aux élections régionales de juin 2009 puisque leur campagne législative de 2007 a été bâtie sur un projet de Flandre indépendante avec ou sans la Belgique. Tout le problème est là.

La fin (provisoire) du feuilleton est prévue le 15 juillet, une semaine avant la Fête Nationale … de Belgique, mais comme dans toute bonne saga, un rebondissement n’est pas à exclure.

A suivre.

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