Avez-vous déjà consulté les dernières conditions générales d'utilisation du site Amazon.fr pour publier un commentaire sur un produit de l'immense catalogue Amazon où la longue traîne se vérifie ? On peut constater dans le titre " Eligilité " la rédaction suivante : " Pour écrire un commentaire ou une réponse, vous devez avoir effectué des achats pour un montant égal ou supérieur à 50 euros avec votre compte Amazon.fr au cours des 12 derniers mois. Les réductions issues de promotions ne sont pas comptabilisées dans ce montant de 50 euros minimum. "
En effet, pour poster un commentaire, il faut avoir acheté au moins 50 euros d'achat sur le site. Pour voter, il faut payer. Cela revient au suffrage censitaire. C'est aussi quelque chose que l'on pourrait qualifier dans les conditions générales d'utilisation du site Amazon.fr de léonin. En effet, historiquement imaginé par Sieyès, les citoyens qui payaient l'impôt (le cens) pouvaient voter. Ironie de l'histoire, alors même qu'Amazon introduit ce système censitaire pour avoir l'honneur de commenter des produits sur son site, il est comme les autres GAFA un acteur qui échappe grandement à la territorialité de l'impôt supportés par d'autres acteurs économiques.
Par ailleurs, le pseudonymat est possible sur Amazon, ce qui peut libérer les critiques dans les deux sens. Et les modérations sont faites indépendamment de son statut (pseudonymat ou identité de la personne).
A noter aussi " Les commentaires ne peuvent contenir que des URL ou des liens vers d'autres produits vendus sur Amazon. ", ce qui enferme dans l'écosystème Amazon au cas où un produit pertinent pourrait être proposé sur un autre site ou une autre plateforme et enfin " Les clients d'un même ménage ne peuvent pas publier plusieurs commentaires pour le même produit. " pour garantir l'unicité du vote.
Alors que l'on se pose des questions sur le vote, l'abstention, la comptabilité du vote blanc, cela pourrait pourquoi pas alimenter les débats alors que la majorité des citoyens ne paient pas l'impôt sur le revenu mais que tous les citoyens paient des impôts directs ou non.