Modeste pour son lancement, la mission confiée au GFiN (« Global Financial Innovation Network ») consiste à renforcer la coopération entre les organismes participants, afin, notamment, de faciliter les partages d'expérience et stimuler l'innovation à travers différents marchés. Pour son démarrage, le groupe accueille 29 membres, représentant, outre le Royaume-Uni, Hong Kong, Singapour, l'Australie, 4 provinces canadiennes, les États-Unis, quelques pays africains et moyen-orientaux, la Hongrie, la Lithuanie…
Une première action pilote est d'ores et déjà engagée, de manière à valider l'efficacité potentielle de la démarche. Suivant la logique de bac à sable qu'affectionne la FCA, il s'agit d'un appel à candidature adressé aux entreprises désireuses d'expérimenter une idée simultanément dans plusieurs juridictions. La promesse faite aux candidates n'est pas qu'elles échapperont à l'exigence de se conformer aux règles de chaque pays qu'elles visent – en fait, elles doivent déposer un dossier dans chacun d'eux – mais, a minima, elles auront à leur disposition des interlocuteurs qui communiquent entre eux.
Avant même toute velléité d'accélération de l'innovation, le principal objectif recherché par les régulateurs qui rejoignent le GFiN est de développer leur capacité à accompagner les défis auxquels ils sont confrontés dans un monde en pleine transformation. Pour ce faire, les collaborations rapprochées autour de projets disruptifs – menés sous contrôle – apparaissent comme un outil à privilégier, entre mutualisation des ressources et des efforts et possible répartition des responsabilités par domaines d'expertise.
Quoique moins palpables, surtout au début, les avantages du programme de bac à sable pour ses bénéficiaires devraient s'affirmer au fil du temps, en particulier pour tous ceux qui testent des concepts spécifiquement transfrontaliers. En effet, les échanges entre les autorités devraient favoriser des prises de décision plus rapides, assises sur une vision élargie des enjeux en présence, et, à plus long terme, promouvoir une convergence éminemment souhaitable entre les approches en vigueur dans chaque région.
Comme d'autres secteurs d'innovation, la FinTech tend de plus en plus à transcender les frontières nationales, ne serait-ce que pour développer des modèles économiques viables. En revanche, elle est particulièrement contrainte par des exigences légales hétérogènes et souvent complexes à appréhender. En conséquence, les régulateurs qui veulent encourager l'innovation n'ont d'autre choix que de travailler ensemble, même en conservant leur autonomie propre, pour résorber cet antagonisme latent.
Information repérée grâce à Fabien Risterucci (merci !)