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Publié le 11 juillet 2008 par Untel
Je ne devrais pas. Je le sais, mais que veux-tu mes raisons alimentent ma faiblesse : après une semaine de ce taf merdique, de cette soumission, de cet aplatissement, c’est normal d’avoir besoin de quelque stimulant, une petite décharge quoi rien de plus, la machine se relancera toute seule. Et même si ce n’est pas la meilleure (la Carlsberg, c’est quand même pas ce qu’on a bu de mieux – faut que la Chimay fraîchisse), et même si ce n’est pas bon… Je vois le bien et sait que c’est le bien, mais je fais quand même le mal, comme dirait l’autre beaucoup plus clairement je le sens, mais ne m’en étonne pas, dans ces circonstances. Tu me diras ce n’est pas si mal que ça « n’en fais pas toute une histoire ». On verra dans le prochain post. Non c’est juste que si la sobriété, à laquelle on rêve dans sa gueule de bois, est décevante, le miracle éthylique est bien misérable, comme tu le sais et tu n’es pas le seul crois-moi. Seulement je me dis que puisque des textes se glissent toute la journée entre mes lobes cérébraux, ou plutôt leur ombre, mais qu’arrivé là il n’y a rien qui sort, que je suis crevé que je n’ai qu’une envie c’est me pieuter ou plutôt, pour être honnête, disparaître, et puisqu’à l’idée de lire mes yeux se ferment déjà, je me dis qu’un petit quelque produit du terroir portugais, du Douro, me donneras peut-être l’épaisseur des personnages de Torga car sinon, j’ai plutôt l’impression d’être une feuille. Un vin que j’imagine un peu fort, j’espère qu’il ne m’assommera pas mais remplira autant que possible la mission que je lui confie : que je prenne un rien de plaisir à écrire ce que je dois, car sinon c’est la corvée.

(suivront peut-être des post fatalement éphémères qui créeront un trou dans l'ordre qui pousse vers la fin)