Comme la plupart de ses consœurs, Arkéa s'intéresse aux usages des chatbots. Mais elle ne limite pas ses explorations à des applications bancaires. Au contraire, elle profite de sa montée en compétences pour évaluer les opportunités d'apporter à ses clients professionnels des services complémentaires, par exemple dans le m-commerce.
Ainsi, c'est une expérimentation d'achat de billets de cinéma, concoctée avec l'exploitant de salles CinéAlpes, qu'Arkéa présentait [PDF] cette semaine. Accessible sur tous les téléphones équipés de l'outil Google Assistant, elle permet à l'utilisateur de consulter la programmation et de réserver sa séance à travers une interface conversationnelle, par la voix ou par des messages textuels. Banque oblige, un soin particulier a été apporté à la fonction de paiement, intégrée de manière totalement transparente et sécurisée.
Le chatbot se revendique de deuxième génération, en ce sens qu'il ne se contente pas de guider le mobinaute, pas à pas, dans un parcours d'achat structuré et relativement figé, enchaînant les questions et interprétant les réponses jusqu'à la finalisation de la commande. Il est également capable de laisser le client entièrement libre de son utilisation, autorisant les retours en arrière, les changements d'avis, l'abandon d'une réservation… à tout moment et sans heurts dans l'expérience globale.
Au-delà de ce premier déploiement pour une salle de cinéma, Arkéa affirme que, grâce à son recours à des technologies d'intelligence artificielle, sa solution est conçue pour s'adapter à différents secteurs d'activité et ajuster ses caractéristiques à leurs particularités respectives. Si le test actuel est concluant, la banque semble donc envisager de commercialiser sa technologie auprès de tous ses clients – voire, peut-être, les non clients – en quête d'une plate-forme innovante de vente à distance.
Là réside bien l'originalité de l'initiative. Les quelques acteurs, startups et grands groupes confondus, qui s'aventurent aujourd'hui à accompagner les professionnels dans leurs velléités de développement de capacités de tchat-commerce, se contentent de leur proposer une brique de paiement ou bien, quand le contexte local s'y prête, tentent de créer leur propre place de marché. Entre ces deux extrêmes, Arkéa choisit un positionnement de fournisseur à la fois financier et technologique, probablement plus pertinent pour les PME qui ne disposent pas des ressources pour se lancer seules.
Elle combine de la sorte deux orientations majeures qui façonneront la banque de demain. D'une part, son chatbot constitue un des instruments de l'expérience de consommation simple, intuitive et transparente – avec, notamment, son paiement quasi invisible – qui s'impose progressivement. Il s'agit, en outre, de rechercher des domaines adjacents à son métier d'origine, sur lesquels l'institution financière peut justifier de sa valeur ajoutée et, potentiellement, développer ses futurs modèles économiques.