Keto diet

Publié le 08 février 2019 par Mourad Zouha @hayadossari

regime-cetogene-header

" data-orig-size="800,450" sizes="(max-width: 800px) 100vw, 800px" aperture="aperture" />

« Keto diet » : c’est quoi ce régime ultra-gras dont tout le monde parle (en mal ou en bien) ?

À TABLE – C’est l’un des nouveaux régimes à la mode : le keto diet, ou régime cétogène. Il consiste à se nourrir essentiellement de gras et de protéines, pour une perte de poids rapide (on comprend mieux d’où vient son succès). Raphaël Gruman, nutritionniste, nous explique comment le suivre et quelles sont ses limites.09 janv. 2019 14:36 – Charlotte Anglade

Critiqué ou encensé, le régime cétogène, ou keto diet, fait en ce moment parler de lui. Il consiste à supprimer de son alimentation tous ses apports en sucre pour quasiment ne plus consommer que des lipides (graisses) et des protéines. Inventé aux États-Unis dans les années 1920 par le docteur Russel Wilder, il avait pour objectif premier de soigner les patients atteints d’épilepsie. Mais Outre-Atlantique, la keto diet fait désormais des émules pour une toute autre raison : la perte de poids. Gwyneth Paltrow et Kim Kardashian l’auraient ainsi expérimenté.

Un peu moins populaire en France pour le moment, il est tout de même plébiscité par quelques nutritionnistes, dont Raphaël Gruman, qui exerce à Paris et à Deauville. Le médecin prescrit ce régime à ses patients depuis plusieurs années, à petites doses cependant.

Une perte de poids rapide, sans sensation de faim

« J’utilise souvent ce régime sur cinq à sept jours pour enclencher la perte de poids, avant de repasser sur une alimentation plus traditionnelle, nous explique-t-il. » L’avantage, assure-t-il, c’est que ce régime s’accompagne d’une perte de poids rapide, sans sensation de faim.

Pour suivre ce régime cétogène, le nutritionniste demande à ses patients de garder dans leur alimentation tout ce qui est source de protéines (viandes, poissons, œufs, crustacés), les produits laitiers et toute autre matière grasse (beurre, huile, etc.), ainsi que les légumes, sauf les plus sucrés comme les carottes et les betteraves. Les féculents (pommes de terre, pâtes, riz, pain, etc.), les légumes secs, les fruits et les boissons sucrées, eux, sont à éliminer.Ce qui se stocke le plus vite dans l’organisme, ce sont les sucres.Raphaël Gruman, nutritionniste

Mais alors, comment s’opère la perte de poids avec une consommation de matières grasses si importante ? « On apporte du gras en plus, mais il ne va pas forcément se stocker, expose Raphaël Gruman. Ce qui se stocke le plus vite dans l’organisme, ce sont les sucres. Et une fois que ces réserves de sucres sont épuisées, stocker de nouvelles de graisses demande plus de temps. » D’autant que, privé de sucres, le corps va aller directement piocher dans les réserves de graisse existantes en se nourrissant des corps cétoniques – produit de combustion des graisses – pour se fournir en énergie.

Le cerveau par exemple, utilise à lui seul environ cinq grammes de sucre par heure, soit l’équivalent d’un cube de sucre. En l’absence de celui-ci, et comme le reste du corps, il va utiliser les corps cétoniques. Un processus qui peut apporter une sensation de bien-être pour les patients suivant ce régime : « Les corps cétoniques ont un côté euphorisant. Ils vont booster le cerveau, comme un petit shoot. Ça va faciliter la concentration et éviter les coups de mou », assure le professionnel.

Un régime à utiliser avec modération

Si ce régime alimentaire semble avoir du bon sur toute la ligne, il attire tout de même quelques méfiances. Certains professionnels s’inquiètent entre autres du déséquilibre glucides-protéines-lipides qu’il cause. Car les corps cétoniques dont l’organisme est contraint de se nourrir sont acidifiants. Si ceux-ci se trouvent en trop grand nombre dans le corps, ils peuvent causer des problèmes articulaires ou encore de l’acidose, une acidification du sang dont les effets sont des nausées, des maux de tête et de la fatigue. Sans céréale et ne comportant que peu de légumes, le régime peut aussi entraîner des carences en fibres et vitamines.

Mais utilisé sur une période d’une semaine maximum, le docteur Raphaël Gruman assure que ces déséquilibres n’ont pas le temps de se mettre en place. Quant au risque d’hypoglycémie, le corps s’adapterait, selon lui, assez rapidement au manque de sucre. Suivre ce régime sans l’avis d’un médecin n’est cependant pas conseillé car sans bilan de santé, d’éventuels paramètres (cholestérol, carence en vitamines, fragilité du système digestif, etc.) non détectés pourraient poser problème avec ce changement d’alimentation.

L’article Keto diet est apparu en premier sur pause2cafe.