La tentative de perquisition de Médiapart, ce lundi, est une atteinte directe à la liberté de la presse. Et surtout au secret des sources, qui permet aux journalistes de recueillir des informations sensibles. " Ce secret est protégé par la loi française et ne peut céder que lorsqu'il y a un motif prépondérant d'intérêt public ", explique, très ferme, Christophe Bigot, avocat spécialiste du droit de la presse. Or, " on ne voit pas bien comment une atteinte à la vie privée peut entrer dans ce cadre ". Et quand bien même le parquet, hier, invoquait une enquête pour " utilisation de matériel d'interception ", l'avocat s'étonne qu'on puisse le reprocher à Mediapart. Et, insistet-il, " ce serait, le cas échéant, à un juge de trancher ". Il est aussi très ferme sur les propos d'Emmanuel Macron rapportés par le Point le week-end dernier. Pour garantir une information " neutre ", le chef de l'État plaiderait pour " une forme de subvention publique assumée, avec des garants qui soient des journalistes ". Soit une sorte de conseil de la " vérité ". Ce qui fait bondir Christophe Bigot, qui parle " d'une ingérence et d'une intrusion dans la fabrique de l'information ". Ce conseil de déontologie " est totalement contraire à la tradition juridique du droit de la presse en France ". Selon lui, ce droit repose " sur un principe de liberté et un certain nombre d'infractions très précises ".