Ce paragraphe, extrait de son blog :
"Les habiles qui occupent le devant de la scène médiatique ne sont pas les acteurs décisifs de la partie. Une mutation sans précédent s’est opérée. Sur fond de fichier électoral faussé par
l’inscription des dizaine de milliers d’adhérents a 20 euros, les poids lourds sont ceux qui tiennent le terrain. Ce sont les édiles de proximité, des communes, syndicats intercommunaux,
comités d’agglomération, comité de pays, société d’économie mixte. Bref toute la machine qui gouverne 60 % de la population du pays, les deux tiers des départements, toutes les régions, la majorité
des villes de plus de 5000 habitants, toutes les agglomérations de plus de 500 000 habitants : élus, conseillers, administrateurs, hiérarchies administratives tout un peuple convenu, en
costard cravate et tailleurs interchangeables, pétri de certitudes administratives et de préjugés technocratiques, raisonnablement jouisseur de carte d’essence, véhicules de fonction, téléphones
portables, signature dans les restaurants et vacances subventionnées, tous dépendants les unes uns des autres et vice versa. Nouveauté : cette innombrable nomenclature du parti s’est
progressivement autonomisée. Elle se pense en tant que catégorie centrale et essentielle. Ma thèse est que c’est elle qui va faire non seulement la décision comme tous les connaisseurs le
savent déjà, mais encore qu’elle imposera un personnage à son image."
est suivi d'un portrait de Jean-Marc Ayrault, qui a déposé sa contribution pour le congrés :
"Jean Marc Ayrault n’est pas seulement le plus petit commun dénominateur de ceux qui ne supportent pas Montebourg. Il est bien davantage. Il incarne ce parti central des régions et des
collectivités dont il est une des figures à la tête de Nantes. Il le revendique et il en a même fait un positionnement raisonné et raisonnable en déposant sa propre contribution, celle de
« l’ouest » référence géographique suavement opportune entre les blocs historiquement concurrents du nord-pas de calais (Mauroy, Aubry, Lang, Percheron et tutti quanti et du sud
(Guérini, Colomb, Rousset etc) qui peinent à se trouver un champion commun dans le sérail des têtes d’affiches « parisennes ». Il est aussi l’homme d’une continuité depuis plus de dix ans
à la tête du groupe. Il ne fait ni bruit ni ombre. Il est travailleur, modeste, laconique. Le bois dont on fait les plus mélodieux pipeaux. Et sa promotion au premier rang commencerait par un
merveilleux cadeau : sa propre place à la tête du groupe, un lot de rattrapage magnifique pour panser une plaie qui serait trop vive ou convaincre un récalcitrant parmi les très
importants."
Naturellement, Mélenchon a tout faux, tout le monde sait que le prochain congrès sera l'occasion d'un profond débat d'idées (libéralisme contre libéralisme ?)