Les faits sont clairs : les biais cognitifs et comportementaux sont désastreux pour la gestion de l'argent au quotidien et rares sont les personnes qui parviennent à parfaitement maîtriser leur budget. Même les outils destinés à alerter en cas de problème imminent ou à suggérer une attitude plus raisonnable quand les circonstances l'exigent ne suffisent généralement pas à corriger les erreurs que nous commettons tous. La solution consisterait alors à laisser une intelligence artificielle prendre le contrôle…
C'est la promesse que fait Personetics avec son approche « self-driving finance », au moins pour ceux qui seront prêts à lui abandonner les clés de leurs comptes. Et elle compte la décliner auprès de tous les segments de clientèle : pour le grand public, pour les petites entreprises, dans la gestion de patrimoine… Tous peuvent bénéficier d'une approche plus rationnelle du pilotage de l'argent, à la fois pour leur bien-être financier et pour le soulagement que représente le fait de se débarrasser de cette corvée.
Afin de montrer l'évolution de sa vision et son caractère inévitable (comparable à l'émergence des voitures autonomes), Personetics définit une échelle de maturité de la gestion de finances personnelles, à 5 niveaux. Au plus bas (0), là où, hélas, se situent la plupart des grandes banques, n'est proposée que l'analyse du passé, à base d'agrégation de comptes, de catégorisation des transactions et de représentations graphiques de l'historique. Il s'agit du PFM des origines, dont on connaît maintenant l'inefficacité.
Juste au-dessus (1), et seuls quelques établissements historiques s'y hissent, apparaissent la détection d'anomalies (les dépenses hors normes, les tentatives de fraude…) et les alertes sur des situations dangereuses (le risque de découvert…). Au-delà (2), il ne reste déjà quasiment plus que des startups spécialisées qui se positionnent sur le conseil pro-actif permanent, consistant à suggérer des actions pertinentes de toute sorte, en fonction des habitudes et des comportements de l'utilisateur.
Enfin, l'avant-dernier niveau (4) intègre l'exécution autonome de recommandations, mais sur des domaines spécifiques (par exemple l'épargne automatique, la réalisation d'un projet à long terme, l'optimisation du remboursement de dette…), tandis que le dernier (5), que vise donc Personetics, étend cette capacité d'action sur un champ à 360°, prenant en compte la totalité des objectifs de vie du client, à travers toute la palette de produits disponibles, de manière à le libérer au maximum des contingences financières.
Ce classement, qui certes donne d'abord l'occasion à la jeune pousse d'affirmer sa valeur, est aussi un excellent instrument d'auto-évaluation sur les critères prépondérants de la banque de demain, entre conseil personnalisé de haut niveau et qualité de l'expérience utilisateur. D'ores et déjà, l'avance de certains acteurs de la FinTech se fait sentir et plus ils creusent l'écart, plus ils auront de facilité à conquérir la confiance des consommateurs. D'autre part, dans un monde d'offre banalisé, l'avantage concurrentiel entre institutions traditionnelles se jouera également sur ces mêmes caractéristiques.