Tout individu n'est tributaire que d'un seul geste : que l'Absolu se manifeste en lui. Il en va de même pour toute la tribu qui ne peut concevoir l'existence qu'à travers son exigence d'absolu.
C'est la seule révolution qui n'est jamais révolue : l'Absolu.
Pour en donner un aperçu, on peut parler d'absolu à chaque fois qu'un idéal se réalise. A chaque fois qu'une idée se matérialise. A chaque fois qu'une joie se concrétise. Même celui qui n'y pense pas, peut en saisir l'essence, comprendre en quoi consiste cette consistance et ce que peut cette puissance.
L'Absolu c'est quand le présent devient présence et la présence, transcendance... quand on entraperçoit le plus loin au plus près, l'au-delà, ici ou là.
Les uns l'identifient à l'esprit, les autres à Dieu. Qui n'a jamais entendu parler d'amour absolu ? Amour qui nous donne souvent l'impression que c'est à Dieu qu'on fait la cour. Qui n'a jamais rêvé de faire face à cette Grâce ? Que ce soit toujours... le bon jour.
"Esprit, es-tu là ?" S'interroge celui qui en est dépourvu. "Dieu, où es-tu ?" se demande la laitue. Parce qu'en vérité, l'Absolu, c'est à la portée du premier venu. Il suffit pour chaque individu de retrouver le chemin qu'il a perdu. Quelque part. Nulle part. C'est l'énigme de tout destin qui dit : "tu ne me chercherais pas, si tu ne m'avais déjà trouvé, lu et approuvé". Même celui qui n'a pas la Foi, l'a déjà éprouvé au moins une fois : ce désir d'Absolu. Désir de voir l'invisible devenir visible ; le suprasensible, sensible ; l'incompréhensible, compréhensible. Sagesse à la folie. Allégresse à vie... A deux doigts du Paradis.
Hegel l'a vu ou cru le voir se manifester d'abord à travers l'art, puis à travers la religion et enfin à travers la philosophie. Progression du fini vers l'infini... Je souris, parce que la science ne fait pas partie de la panoplie.
Allah veut dire cela, veut dire ceci : un amour de l'être qui fait paraître le reste, tout petit.