John Németh à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 3 février 2019
Une bonne chambrée à La Grande Ourse qui accueille John Németh, who won a Blues Music Award in the 'Soul Blues Male Artist of the Year' category, c'était en 2014.
Le gaillard a vu le jour dans l'Idaho, mais son patronyme trahit des origines magyares, de là son surnom The Hungarian Heymaker.
Sa discographie se chiffre à neuf plaques, en comptant un premier effort auto- produit sous l'intitulé John Németh and the Jacks.
Le dernier épisode ' Feelin' Freaky' a reçu quatre étoiles chez Eater 38.
Depuis le 24 janvier, l'harmoniciste et chanteur sillonne l'Europe, accompagné par une troupe de mercenaires ayant préféré se produire sur scène en accompagnant des pointures que d'aller combattre les djihadistes avec la Légion Etrangère.
Antoine Escalier à la basse et Fabrice Bessouat à la batterie sont passés par Saint-Agathon il y a onze mois, ils backaient Guy King, le fabuleux guitariste Anthony Stelmaszack fait lui partie des French Blues All Stars ayant joué comme sidemen aux côtés de gens aussi réputés que Louisiana Red, Chuck Berry, Dana Gillespie, Lurrie Bell ou Mike Sanchez.
17:32', les Frenchies rappliquent, ils sont suivis de près par un mécano à la barbe rousse, en salopette noire, casquette de baseball et raybans bling bling.
How are you all doing... fine, well, we're going to play some blues and funky soul for you.
On commence par un Junior Wells, 'Blues hit big town'.
Ce qui frappe d'emblée c'est la voix chaude, étonnamment black, du gars qui avoue être fan de Nat King Cole, les hommes de main recrutés en Macronie abattent leur boulot à la perfection, comme des Confédérés ou des Unionistes , c'est selon tes opinions politiques, soit t'es du côté de Jefferson Davis ou tu ne jures que par Lincoln.
Saint -Agathon sait qu'il va assister à une prestation pas banale.
Le quartet appuie sur le champion et amorce le blues rock remuant ' Come on'... and rock with me, une voisine tressaute sur son fauteuil, calme - toi, mémé, semble lui dire son compagnon, ce n'est que le début.
In French, salut tout le monde, my name is John Németh and my band is called Soul Shot, m'en vais vous expliquer comment j'ai obtenu le job, 'Elbows on the wheel', l'harmonica turbine, La Lison de Jean Gabin chauffe un maximum, Zola se dandine ..you're pretty good behind a wheel.. souffle la petite Séverine.
On a sué, il va nous calmer avec le slowblues 'Sit and cry' ( the blues), une plainte que Buddy Guy a enregistrée en 1958.
Anthony nous place une tirade pas ridicule, Papa John, de sa voix soul, nous fait pleurer en confessant que sa nana l'a largué et que depuis he's got blues all in his bones.
Pas fiables, les bonnes femmes!
Le bouncy 'Under the gun' présente des aspects r'n'b proches de la Memphis Soul, les fantômes de gens tels que King Curtis, Eddie Floyd ou James Carr planent sous les étoiles.
Le graisseux ' Bad luck is my name' est plus nerveux que 'Third Degree' dans lequel Eddie Boyd pleurniche ... Bad luck, bad luck is killing me... mais il semble que dans l'univers blues les Lucky Luke ne sont pas légion.
Des touches Al Green se retrouvent dans ' Sooner or later' un titre que tu retrouves sur l'album 'Memphis Grease', un corps gras dont John use et abuse.
Alors que le papelard indique ' My baby's gone', John refile quelques consignes aux locaux, on change de menu, le quartet entame un downtempo gluant incarnant toute la thématique blues, j'ai voulu être gentil, tu m'as trompé, c'est dur, t'es une salope... Anthony Stelmaszack en exhibition avant un caprice de l'harmonica, feeling et souffle se marient à merveille, Saint-Agathon savoure.
Merde, cette setlist ne sert plus à rien, voilà qu'il envoie ' Every Night About This Time' de Dave Alvin, un hit pour Fats Domino.
Mes amis, je dois avoir composé "Fuel For Your Fire"en 2007.
On vérifie, mec.
L'album 'Love me tonight' est sorti en 2009.
Une nouvelle tranche de blue eyed soul convaincante!
Maintenant il décide d' expédier ' My babe's gone ', un shuffle fiévreux dominé par un harmonica fébrile.
Let's rock'n'roll, kids, c'est l'heure d' un impétueux 'Magic touch' .
Profitant d'un bridge instrumental, Nounours se tire pour revenir en tenant un verre, qui ne semblait pas contenir de limonade, il reprend l'histoire de celle qui le rend chaud avant d'annoncer, it's party time, guys et de balancer le boogie 'Ain't too old'.
Après une intervention philosophique, le pasteur entame la parabole 'If It Ain't Broke, Don't Fix It ', un slow à faire pâlir Al Green et Sam Cooke.
Le voyage touche à sa fin, so let's play the blues, le poisseux 'Country boy' termine le set normal.
Merci, les amis!
Bis.
Un des requins invite le public à se coller frontstage, sans succès, Anthony amorce le slowblues ' Blues in my heart' , l'harmonica entre en lice puis le falsetto à la Bobby Bland, il fait 25° dans la salle et pourtant des frissons te parcourent l'échine, ce mec fait partie des grands blues performers du siècle, c'est clair et Saint-Agathon ne s'y trompe pas.
Pas le temps d'applaudir, ils ont emboîté, après avoir insisté pour nous voir debout, sur un boogaloo irrésistible ' Get Offa Dat Butt'.
Un concert généreux de 110', un mec à ne pas manquer s'il passe près de chez toi!