Charlotte Rampling

Charlotte est née à Sturmer, Essex, en Angleterre, première fille d'une peintre et d'un médaillé olympique britannique et officier de l'armée par la suite. Elle, et sa jeune soeur, ont grandi à Gibraltar, en France et en Espagne avant de revenir vivre en famille au Royaume-Uni.
Charlotte et sa soeur sont très proches l'une de l'autre. Elles fréquentent l'Académie Jeanne D'Arc de Versailles et la Hilda's School de Bushey, en Angleterre.
Sa soeur et elle font des numéros artistiques de cabaret sur scène. Charlotte sera élégante figurante dans le film des Beatles A Hard Day's Night en 1964. Sa toute première apparition au cinéma sera comme skieuse nautique  (17:00) dans un film de Richard Lester.
Mais sa soeur se tire une balle dans la tête en 1966, après une fausse couche, la même année que Charlotte commence une carrière de mannequin. Son père cachera pendant 3 ans à toute la famille le suicide, disant plutôt qu'elle était décédée d'une hémorragie au cerveau. Afin de préserver les santés mentales des deux femmes. Ça aura presque l'effet contraire sur Charlotte. On gardera le secret auprès de maman jusqu'à sa mort à elle, en 2001.

Charlotte est investie dans le travail. On la choisit pour tourner dans Georgy Girl et Rotten to the Core. Roman Polanski la choisit avant Jacqueline Bisset pour Cul-de-Sac, mais l'agent de Charlotte refuse le rôle à sa place.
Elle partage l'écran avec Yul Brynner dans The Long Duel. Puis fait la même chose avec Franco Nero dans Sequestro di Personna en Italie.
Elle fait un peu de télévision et partage l'écran avec Sam Waterston et Robert Blake. Elle ne laisse pas tomber le mannequinat, ce qui en fait vite une icône des années 60/70.
Elle sera Anne Boleyn dans Henry VIII & His Six Wives.

En 1969, son rôle dans The Damned de Luchino Visconti, la situe maintenant comme une actrice mystérieuse, sensuelle, sensible, et ultimement tragique. En effet, en privé, depuis l'annonce du suicide de sa soeur, elle est prompte et sujette à la dépression. Dick Bogarde, l'une de ses co-stars du film de Visconti, parlera de Rampling, une amie pour la vie, qu'elle a "le look".
Maîtrisant le français autant que l'anglais, sa carrière prend un splendide envol, dans les deux langues à partir de 1969. En 1971, elle participe au film culte Vanishing Point, mais la scène dans laquelle elle est impliquée, pourtant importante au déroulement narratif du film mais où elle est flambant nue, sera largement coupée au montage. La même année, elle tourne encore en Italie avec succès. Elle épouse un acteur néo-zélandais duquel elle a un garçon, qui sera réalisateur, une fois adulte. Elle est choisit pour jouer auprès de Ryan O'Neal dans The Thief Who Came to Dinner, mais refuse le rôle, elle-même cette fois. C'est ironiquement encore Jaqueline Bisset qui prendra sa place.

En 1974, elle tourne dans le troublant film de Liliana Cavani, The Night Porter avec son ami Bogarde. La relation d'une ancienne prisonnière torturée des Nazis, retrouvant un de ses tortionnaires quelques années plus tard afin de vivre une passion tout aussi destructrice fait scandale. Mais elle est remarquée de partout dans le monde. Son sex appeal est certain. Elle posera pour la revue Playboy.

Elle côtoie Sean Connery dans la science-fiction, et tourne avec Peter O'Toole et Richard Harris et gagne une reconnaissance nord-américaine en tournant dans une adaptation d'un livre de Raymond Chandler avec Robert Mitchum. Elle divorce en 1976. Elle épouse le compositeur Jean-Michel Jarre, la faisant revivre largement en Français. Elle a, avec lui, un second fils.

Je la découvre chez Woody Allen et tombe amoureux de son splendide regard. Elle sera remarquable aussi avec Paul Newman dans The Verdict de Sidney Lumet.  Rampling joue auprès de Lelouch, puis joue le torturé rôle d'une femme tombant en amour avec un chimpanzée pour Nagisha Oshima. Elle est mystique dans Angel Heart. La dépression la fait ensuite disparaître publiquement pendant facilement 10 ans.
En 1997, elle divorce de Jean-Michel quand elle apprend ses infidélités. Elle joue dignement dans une adaptation d'une nouvelle d'Henry James, puis à la télé, dans une adaptation de Dickens. Elle jouera Tchekov pour Micheal Cacoyannis. Elle est engagée amoureusement avec le journaliste français et homme d'affaires Jean-Noël Tassez de 1998 à 2015, année de décès de Tassez.

Dans les années 2000, on la voit sous la caméra de Ozon (deux fois), Tony Scott, Dominik Moll, Laurent Cantet qui lui, lui fait jouer du Dany Laferrière. Dans le choix de ses rôles, Charlotte dira qu'elle se donne toujours le droit de surfer sur les vagues de l'étrange afin de se donner des défis suffisamment intéressants au grand écran. Elle sera de Basic Instinct 2, The Duchess, Babylon A.D. et sous le regard oblique du toujours intrigant Todd Solondz. Elle sera aussi de la distribution de la tordue série télé Dexter.

Elle enregistre aussi un disque et ne cessera jamais de faire la couverture des magazines, vieillissant dans la grâce.
Installée à Paris en permanence, elle ne perd rien de la langue de Molière.
Elle tourne en Australie, avec Lars Von Trier, en Pologne, pour son fils,, pour la télé, retourne avec Ozon, tourne en Suisse, est largement honorée pour son rôle dans 45 Years, auprès du tout aussi touchant Tom Courtenay. Elle sera de l'adaptation du jeu vidéo Assassin's Creed en film, sera d'une adaptation d'une nouvelle de Julian Barnes, tournera avec brio sous la direction d'Andrea Pallaoro et sera aride entraîneure d'un moineau rouge sous la direction de Françis Lawrence.

Elle est l'incarnation de la parfaite actrice internationale.
Cette très charmante actrice, aux prises avec la maladie mentale depuis toujours, fête aujourd'hui ses 73 ans.
C'est une véritable combattante.
Et une vraie héroïne.